Papy fait bien plus que résister… Les mainframes Z continuent d’animer des workloads critiques dans bien des secteurs. Et pour qu’ils ne soient pas perçus comme une dette technique, IBM ne cesse de leur inventer un avenir… y compris dans le cloud !
Les mainframes, ces mastodontes d’une informatique d’un autre âge, ne veulent pas mourir. Ils font désormais tourner Linux, orchestrent des containers, exposent leurs services sous forme d’API et s’inscrivent même dans les chaînes CI/CD des approches DevOps !
Et alors qu’Azure et AWS multiplient les services pour aider les entreprises à se passer des mainframes en portant leurs workloads dans le cloud, IBM veut désormais placer ses IBM-Z directement dans son propre cloud !
Selon une étude de l’institut « IBM Institute for Business Value », en 2022, 45 des 50 plus grandes banques mondiales, 4 des 5 plus grandes compagnies aériennes, 7 des 10 plus grands distributeurs mondiaux, et 67 des 100 premières entreprises du classement Fortune 500 utilisent des mainframes comme plateforme centrale de leur activité. Selon cette étude, 70% des workloads de production sont gérés par des mainframes et 90 % des responsables informatiques considèrent leur mainframe comme une plateforme de croissance, plus de la moitié d’entre eux signalant une augmentation des volumes de transactions au cours des 12 derniers mois. Toujours selon cette étude, 71% des responsables d’entreprise considèrent les applications mainframes comme centrale dans leur stratégie Business mais 4 responsables sur 5 reconnaissent aussi qu’ils doivent moderniser leurs applications mainframes pour continuer de rapidement se transformer et rester compétitifs.
Du Mainframe as a Service dans le Cloud
Dans un tel contexte, IBM souhaite se montrer plus proactif afin d’une part d’assurer un avenir à sa gamme « Z-Mainframes », qui devrait être renouvelée dans le courant de l’année 2022, mais aussi aider ses clients à moderniser leurs applications avec des approches hybrides. Le constructeur annonce cette semaine différentes initiatives à commencer par l’introduction de nouveaux outils de développement mais aussi l’introduction de machines IBM Z dans son cloud au travers d’une offre « IBM Z as a Service » principalement destinée aux tests et développements.
« L’IBM d’aujourd’hui s’attache à aider ses clients de tous secteurs à appliquer le cloud hybride et l’IA pour transformer la façon dont leurs entreprises travaillent. IBM reconnaît qu’il n’existe pas d’approche unique de la modernisation », écrit Tarun Chopra, vice-président d’IBM Z Hybrid Cloud dans un billet de blog. « En exploitant à la fois IBM Z et IBM Cloud, les clients peuvent bénéficier d’une approche cloud hybride leur permettant de capitaliser sur les innovations, les avancées techniques, la sécurité et la résilience de chaque plateforme. Avec le cloud hybride, vous conservez vos charges de travail là où elles doivent être – dans le cloud, sur site et à la périphérie – afin de réduire les risques et améliorer les délais de commercialisation ».
IBM va ainsi proposer dans le courant de l’année des machines virtuelles exécutant z/OS sous forme de services au sein d’IBM Cloud dénommé « Wazi as a Service ». Les entreprises vont ainsi pouvoir « louer » à la demande des environnements mainframes dans le cloud – au sein d’un IBM Cloud VPC (Virtual Private Cloud) afin d’offrir un maximum de sécurité et de confidentialité – pour leurs développements et leurs tests sans empiéter sur les ressources utilisées par les applications en production sur leur propre mainframe. De quoi redonner de l’agilité aux développeurs d’applications mainframes.
Intégrer les Mainframes dans les chaînes DevOps actuelles
Et pour que cette agilité soit encore plus étendue, IBM associe cette offre cloud à une nouvelle offre « IBM Z & Cloud Modernization Stack ». Cette plateforme est pensée pour accélérer la modernisation des applications mainframes tout en diminuant les coûts de transformation et les risques associés à de tels projets. Cette plateforme comporte une partie analyse de codes Cobol, PL/I, Assembleur et Java (avec un rendu visuel des dépendances et de l’ampleur des changements), le support d’une sandbox Z/OS sur Red Hat OpenShift, des fonctionnalités d’automatisation de Z/OS (avec support de Red Hat Ansible), la création accélérée d’API sécurisée, des synergies avec les Cloud Paks, ainsi que le support sur Z/OS de Python, Node.js et Golang.
Reste une difficulté de taille pour les entreprises : trouver des talents suffisamment intéressés par des technologies ancestrales (COBOL, PL/I) et aux compétences s’étendant de Z/OS à Kubernetes…
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