Cobol est encore très présent au cœur des applications stratégiques. Les départs de nombre de spécialistes de ce langage pourrait rendre difficile la nécessaire rénovation du parc applicatif.

Cobol se confond avec les premiers développements de l’informatique en entreprise. Pour les jeunes générations, il doit être considéré comme le sanskrit ou l’araméen des langages informatiques. Depuis bien longtemps, des cohortes d’analystes et autres consultants se sont attachés à prédire la disparition de ce langage et concrétiser l’interprétation ironique de l’acronyme Cobol (Completly Obsolete Business Oriented Language). Et pourtant l’environnement de programmation fait de la résistance et reste encore très présent au cœur des applications stratégiques des entreprises et se mesure en millions de lignes de codes dans de nombreuses entreprises.

Tant que les programmes tournent, grande serait la tentation de ne pas y toucher et les laisser en l’état en espérant que la situation se prolonge. Quelles sont alors les raisons à faire évoluer des programmes dont certains ont été développés il y a plusieurs dizaines d’années.

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Les 3 principales motivations à de tels projets restent les mêmes :
– aligner les applications sur les besoins métier (57 %),
– créer des systèmes agiles et évolutifs (39 %),
– et réduire les risques (33 %).

Parmi les projets menés, l’intégration avec les environnements Java arrive toujours en tête – mais dans une moindre mesure par rapport à 2013 : Eclipse est cité par 32% des répondants contre 41,5% en 2013 ; J2EE par 32% contre 36% en 2013. L’intégration avec les environnements Microsoft suit de près : Visual Studio est cité par 24 % des répondants et .Net par 21 %. Une situation relativement stable.

« Année après année, Cobol confirme sa valeur stratégique au sein des SI, commente Patrick Rataud, Directeur général, Micro Focus Gallia (France et Benelux) en marge de la publication 3ème Observatoire Cobol des Décideurs Informatiques. Force est de constater que ce patrimoine applicatif, malgré “son grand âge”, continue de croître et d’intégrer les évolutions des entreprises, des métiers et des technologies ». Paradoxalement ces applications tournent principalement sous Windows (30% des répondants) devant les environnements IBM mainframe zOS (29%) et Unix (AIX – 25%). Si 49% de ces applications sont maintenues en l’état et en production, 39% sont en cours de modernisation et 24,3% sont migrées vers des systèmes ouverts (Unix, Linux, Windows), confirmant la pérennité de ce patrimoine.

Dans ces conditions, près de deux décideurs interrogés indiquent que le patrimoine Cobol est stable et près d’un sur deux (45%) indique avoir des projets d’évolution. Pour ce faire, ils sont prêts à faire appel aux méthodes modernes. Par exemple, l’utilisation des méthodes agiles se répand et ils sont plus de 40 % à y faire appel, méthodologies maison ou Scrum, loin devant Extreme Programming et Kanban. A l’inverse, lorsqu’un outil de génération de code est utilisé, c’est Pacbase qui est cité en premier. Et pourtant, dans les années 80, ces outils étaient présentés comme le nec plus ultra de la modernité.

Dans cette perspective, les professionnels sont plutôt inquiets (3/4 d’entre eux) des départs à la retraite de spécialistes de ce langage et que dans le même temps ils ont du mal à recruter des cobolistes et ce malgré les initiatives qu’on lancées certains fournisseurs comme IBM autour de ce programme. Il est vrai que l’image de ce langage n’est pas des plus modernes et n’est pas de nature à susciter des vocations chez les plus jeunes. D’autant que le langage a disparu des programmes de formation information.

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