La panne réseau est la hantise des DSI et des ingénieurs IT. Car quand le réseau tombe, les moyens de le remettre en route à distance tombent souvent avec lui. Une gestion « hors bande » et une automatisation avancée constitue deux leviers modernes pour atténuer les conséquences des pannes réseaux…
Samedi 4 mars 2023, 12h. Des passagers patientent au contrôle des aéroports d’Orly et de Roissy. La file n’avance pas, ils commencent à trouver le temps long. Très rapidement le verdict tombe : une panne nationale du système informatique de la police aux frontières affecte les points de contrôle au départ et à l’arrivée des aéroports parisiens. Si les voyageurs se sont souciés de la durée de l’attente, les équipes informatiques se sont inquiétées de savoir combien de temps cela allait durer. Car une panne de réseau a des conséquences financières. Une étude Gartner évalue le coût d’un temps d’arrêt de réseau à 5 600 € par minute.
Au-delà de l’impact financier, les incidents, indépendamment de leur origine, influent aussi sur la réputation de l’entreprise, et de son service. Dès qu’ils apparaissent, l’organisation doit agir vite et être en mesure de déployer des ingénieurs et des techniciens à toute heure et n’importe où.
Dans un tel scénario, la priorité porte sur le travail d’atténuation et de remédiation des incidents. L’analyse des causes et les enseignements à en retirer viendront ensuite. La panne évoquée a pu être remédiée en deux heures.
Gérer une panne de réseau est souvent complexe car les organisations manquent de capacités leur permettant d’agir à distance. En effet, les réseaux qu’elles utilisent pour l’accès distant sont les mêmes que ceux de la production, elle-même perturbée. Ce type d’approche dit de gestion réseau « en bande » s’appuie sur des protocoles tels que le https, telenet ou SSH, administrant le réseau à travers le LAN. Les données et les commandes de contrôle empruntent le même chemin réseau, ce qui les rend toutes aussi vulnérables à l’incident. Dans un tel schéma, l’entreprise perdra le contrôle des dispositifs critiques en cas de perturbation trop importante.
Disposer d’un plan B
L’enjeu pour elle est de définir un plan de gestion indépendant afin que la remédiation à distance soit efficace, rapide et limite, voire élimine, le besoin de déplacements d’une équipe d’ingénieurs. Autrement dit, l’entreprise doit avoir pensé et conçu la résilience de son réseau dès sa construction afin d’avoir la garantie de pouvoir redémarrer rapidement tout système à distance.
C’est la promesse de certaines technologies telles celles de gestion dite hors bande grâce notamment aux capacités d’intelligence artificielles intégrées. Concrètement, elles permettent de conserver une image de l’équipement de base et de sa configuration, et de reconstruire à distance l’appareil sans qu’il soit nécessaire d’intervenir sur site. Elles offrent une véritable option de repli assurant la résilience du réseau par basculement vers le réseau cellulaire, pendant que la panne initiale est traitée à distance. L’entreprise est ainsi assurée de continuer à fonctionner même si son réseau primaire est en panne.
L’infrastructure informatique est l’épine dorsale d’une organisation et l’un des garants de son efficacité opérationnelle. Pour la renforcer, les équipes dédiées à l’exploitation réseau mettent de plus en plus l’emphase sur l’automatisation qui s’appuie sur une logique programmable permettant de gérer les services et les ressources réseaux. 85 % des ingénieurs réseau reconnaissent avoir augmenté leur investissement au cours des deux dernières années afin, notamment, de gagner en performance (selon le raport Building a Bridge to the Future). Car l’automatisation permet de configurer, mettre à l’échelle, protéger et intégrer l’infrastructure réseau ainsi que les services d’applications plus vite que si cela était effectué manuellement. Un atout majeur en cas d’incident et un grand pas dans la quête de la résilience !
L’essence même de l’ingénierie des réseaux n’est-elle d’ailleurs pas de s’adapter pour supporter et répondre aux évolutions technologiques et in fine accompagner continuellement l’entreprise dans sa quête de performance et d’excellence des services ?
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Par Romain PIA, Sales Manager EMEA – Opengear