Entre réglementation stricte et exigences de performance, les entreprises doivent adopter des stratégies IT plus éco-responsables. L’intégration de solutions comme les datacenters performants ou le recyclage des équipements ouvre la voie à une transition responsable et compétitive. Découvrez 5 leviers pour réduire l’impact du SI et adopter une IT durable.

Les enjeux RSE impactent toujours plus l’activité des organisations. Quels sont les leviers sur lesquels une organisation peut s’appuyer pour mieux évaluer le bilan carbone de ses infrastructures IT et réduire son impact en termes de RSE ? L’IT durable est une opportunité de différenciation majeure. Cette approche est dans l’ADN de Jiliti, la considérant comme un élément essentiel de la performance et la durabilité des organisations.

L’IT durable, un choix stratégique essentiel

Les entreprises ayant de multiples choix pour limiter les impacts environnementaux de leur infrastructure IT, il leur est nécessaire de choisir les chantiers prioritaires et de déterminer comment mesurer l’impact des actions.

Pour cela, les entreprises doivent mettre en place une véritable démarche d’inventaire de leur existant et, pour chaque axe précédemment évoqué, évaluer les différentes variables qui entrent en jeu. Transfert vers un datacenter (DC) plus performant ou vers un pays au mix énergétique plus favorable ? Rafraîchissement technologique total ou partiel, incluant du matériel neuf ou reconditionné ? Décommissionnement pour réutilisation ou recyclage ? Chaque option doit être évaluée à l’aune de son impact environnemental global, selon des critères objectifs.

Les lois et directives en place (AGEC, REEN, CSRD, Directive européenne sur l’efficacité énergétique…) sont là pour encourager et / ou contraindre les dirigeants à avancer dans cette voie.

Selon une note d’analyse du Shift Project, le numérique est responsable de 3,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. La forte augmentation des usages digitaux laisse présager un doublement de cette empreinte environnementale d’ici 2025. En France, selon l’ADEME et l’Arcep, l’empreinte carbone du secteur du numérique est estimée à 2,5 %, ce qui est sensiblement la même chose que dans les autres pays européens.

Autre constat, les services numériques sont responsables de 10 % de la consommation électrique en France, représentant la consommation annuelle de plus de 8 millions de foyers.

Enfin, le rapport de la Mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique réalisé par le Sénat français, rapporte que l’empreinte carbone du secteur pourrait augmenter de manière significative, et atteindre 6,7 % de l’empreinte carbone nationale d’ici 2040, sans action des différents acteurs privés et publics.

Cinq leviers pour réduire l’empreinte environnementale des SI

Les organisations – avec leurs DSI – disposent de différentes solutions pour réduire l’empreinte environnementale de leurs systèmes d’information, tout en garantissant la performance, la résilience et l’adaptation aux besoins réels de l’organisation.

Pour les infrastructures en propre, l’une des solutions est de prolonger la durée de vie des équipements. Faire passer la durée de vie d’un serveur standard de 3 à 6 ans permet d’économiser 23% d’émissions de gaz à effet de serre ; en passant de 3 à 9 ans, cela engendre une réduction de 31% et en passant de 3 à 12 ans de 35% [source : Datavizta by Boavizta].

Un autre axe majeur pour les DSI est l’éco-transformation de leurs équipements IT. Cela consiste à travailler sur les besoins réels de l’entreprise, en se focalisant sur ses exigences en termes de sécurité, de disponibilité, de maintenabilité et de performance énergétique. Il est nécessaire de considérer les options technologiques les plus adaptées (nouveaux équipements, reconditionnement…) selon les usages réels en considérant l’impact carbone. A titre d’exemple, le remplacement d’un serveur par un équipement reconditionné tous les trois ans permet d’économiser près de 50% d’émissions de CO2 par rapport à un remplacement par un matériel neuf [source : Datavizta by Boavizta].

Le troisième levier potentiel est de transférer tout ou partie de son infrastructure vers des datacenters plus écoresponsables, d’en améliorer leur performance énergétique et/ou de prendre en compte leur implantation géographique. Pour mémoire, le PUE (*) moyen d’un DC en France est de 1,57, les meilleures solutions affichant 25% d’efficacité énergétique supplémentaire avec un PUE de 1,2. A l’échelle européenne, la comparaison avec nos voisins allemands fait apparaitre un écart d’un facteur d’environ 7 en termes de grammes de CO2 émis par kWh (381 g outre-Rhin contre 56 g en France) [source : Ember 2023].

Le quatrième axe d’amélioration est l’optimisation de l’usage des équipements : choix d’architectures évolutives, densification, optimisation des ressources allouées, extinctions à la demande des matériels… Faire évoluer les modes d’exploitation des équipements informatiques en considérant la dépense énergétique et l’impact carbone d’un remplacement constitue une excellente opportunité d’optimisation.

Enfin, la gestion de la fin de vie des matériels, dans une démarche d’économie circulaire, permet d’orienter les équipements soit vers une redistribution, une réutilisation ou un recyclage conforme à la réglementation DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) de la Commission Européenne.

Pour réduire l’impact environnemental de leur infrastructure IT, les entreprises peuvent donc agir sur plusieurs leviers : prolongation de la durée de vie des équipements, éco-transformation, éco-conception, optimisation des usages, recyclage… Mesurer l’impact des activités IT est ainsi un enjeu essentiel pour que les organisations atteignent leurs objectifs de performance RSE.
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Par Benoît Mahieu, SVP Sales Group & Directeur Général Adjoint France, Jiliti

(*) PUE : Power Usage Effectiveness = dépense énergétique d’un datacenter divisée par l’énergie consommée par les équipements informatiques présents dans le datacenter

 

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