Par rapport au nouvel indice relatif à la transformation numérique d’un pays (DESI) défini par la Commission européenne, la France se situa à la 14e place sur les 28 de l’Union.

Les pays du Nord en tête de classement, les pays du Sud au milieu et ceux du Centre et de l’Est en queue de peloton, le classement des pays de l’Union européenne au regard du numérique reproduit des schémas plutôt traditionnels. Dans cet environnement, la France se situe donc à une situation très moyenne au regard de son économie et obtient un obtient une note globale de 0,48 et se classe à la 14e place sur les 28 États membres de l’UE. Telle est l’une des conclusions d’un nouvel indice relatif à l’économie et à la société numériques (Digital Economy and Society Index) élaboré par la Commission européenne[1]

L’élément positif est que concernant l’année écoulée, la France améliore sa note globale en valeur (en passant de 0,45 à 0,48), mais elle stagne dans le classement. La France a réalisé des progrès concernant sa note dans chacun des cinq volets principaux de l’indice DESI (Digital Economy and Society Index). Cependant, en termes de connectivité, la France recule dans le classement (de la 14e à la 19e place), en raison des progrès plus importants (en moyenne) accomplis par le reste de l’Europe.

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Pour ce qui est de la connectivité, les ménages français bénéficient d’une couverture intégrale pour le haut débit fixe et 74 % des ménages ont un abonnement au haut débit fixe. En revanche, 41 % seulement des ménages français ont accès au haut débit rapide. Sur le plan du capital humain (compétences numériques), la France compte 80 % d’utilisateurs de l’internet au sein de sa population et 67 % des citoyens disposent au moins de compétences de base. Néanmoins, seulement 2,1 % des employés peuvent déclarer avoir « des compétences spécialisées en TIC ».

Concernant l’utilisation de l’internet par les Français, il semble que ceux-ci ne l’utilisent pas beaucoup pour communiquer (la France est à la traîne en matière d’appels vidéo et de réseaux sociaux), mais ils effectuent volontiers des achats en ligne (73 % d’entre eux) et ils regardent volontiers la télévision et des vidéos en ligne. Ils occupent d’ailleurs la première place dans ce domaine. L’intégration des technologies numériques par les entreprises est le domaine dans lequel les résultats de la France sont les moins bons; toutefois, ses services publics en ligne se portent bien; par exemple, 39 % des médecins généralistes échangent des données médicales par voie électronique (36 % dans l’UE), tandis que 28 % d’entre eux transmettent les prescriptions aux pharmaciens par voie électronique.

Ce nouvel instrument présenté aujourd’hui offre un aperçu par pays de la connectivité (à quel point le haut débit est répandu, sa rapidité et son coût), des compétences internet, de l’utilisation de services en ligne, de la lecture des journaux aux achats en ligne, du degré de développement des différentes technologies numériques (factures électroniques, services d’informatique en nuage, commerce électronique, etc.) et des services publics en ligne, comme l’administration et la santé en ligne. Les données portent essentiellement sur 2013 et 2014 et révèlent les différents niveaux de numérisation atteints en Europe, notamment en classant les pays les plus avancés dans ce domaine.

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Par les autres conclusions de l’indice relatif à l’économie et à la société numériques :

l’expérience numérique dépend du pays : les résultats varient entre les acteurs majeurs du numérique tels que le Danemark (avec un degré de numérisation de 0,68 sur 1) aux pays les moins performants comme la Roumanie avec un indice de 0,31(Pour plus de détails : fiches pays).

La majorité des Européens utilisent régulièrement l’internet : c’est le cas de 75 % des Européens en 2014 (contre 72 % en 2013), de 93 % des Luxembourgeois et de 48 % des Roumains.

Les Européens sont désireux d’accéder à du contenu audiovisuel en ligne : 49 % des Européens qui vont sur l’internet jouent à des jeux ou en téléchargent, ou alors téléchargent des images, des films ou de la musique. 39 % des foyers ayant un téléviseur regardent la vidéo à la demande.

Les PME sont confrontées à des obstacles en matière de commerce en ligne : seulement 15 % des PME effectuent des ventes en ligne et, sur ces 15 %, moins de la moitié le font au-delà des frontières.

Les services publics en ligne sont une réalité quotidienne dans certains pays alors qu’ils sont quasiment inexistants dans d’autres : 33 % des utilisateurs européens de l’internet se servent de formulaires en ligne pour envoyer des informations aux autorités publiques. Ce chiffre s’élève à 69 % au Danemark contre 6 % en Roumanie. 26 % des médecins généralistes européens utilisent des prescriptions en ligne qu’ils transmettent aux pharmaciens par l’internet, mais ce pourcentage varie de 100 % en Estonie à 0 % à Malte.

 

 

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[1]
L’indice relatif à l’économie et à la société numériques (Digital Economy and Society Index) a été présenté dans le cadre du forum Digital4EUà Bruxelles. L’indice combine plus de 30 indicateurs et applique un système de pondération pour classer chaque pays en fonction de son degré de numérisation. Il constitue l’outil analytique qui fournit la matière première de la mise en œuvre de la stratégie pour le marché unique numérique.

Pour calculer la note globale d’un pays, les experts de la Commission européenne attribuent une pondération spécifique à chaque groupe et sous-groupe d’indicateurs. La connectivité et les compétences numériques («capital humain»), considérées comme les fondations de l’économie et de la société numériques, comptent chacun pour 25 % de la note (la note maximale est de 1). L’intégration de la technologie numérique représente 20 % de la note, étant donné que l’utilisation des TIC par les entreprises est l’un des principaux moteurs de la croissance. Enfin, les activités en ligne («utilisation de l’internet») et les services publics en ligne comptent chacun pour 15 % de la note. L’indice en ligne est un outil souple et il permet à ses utilisateurs de tester des pondérations différentes pour chaque indicateur et de voir comment celles-ci ont une incidence sur le classement général.

Les nouvelles données figurant dans l’indice seront utilisées dans le tableau de bord de la stratégie numérique, que la Commission européenne publie chaque année pour évaluer la manière dont les pays progressent vers la réalisation des objectifs fixés dans la stratégie numérique pour l’Europe. Le prochain tableau de bord de la stratégie numérique est prévu pour l’été 2015.