Dans un contexte de mondialisation et de concurrence accrue, les industriels du secteur automobile doivent innover sans cesse afin de rester compétitifs. Développer de nouveaux modèles et les faire évoluer très rapidement, les doter de fonctionnalités et d’options qui répondent aux nouvelles habitudes de conduite… sont autant de défis auxquels les fabricants sont confrontés et qui mettent leurs chaînes d’approvisionnement à l’épreuve. Les interfaces de programmation (API), jouent un rôle méconnu et pourtant de plus en plus significatif dans l’intégration de l’informatique dans la chaîne d’approvisionnement. La capacité d’anticiper et de répondre rapidement aux évolutions de marché dépend d’une gestion performante de ces API.

La gestion des API joue un rôle de plus en plus significatif sur deux niveaux : l’intégration des partenaires et la mise en relation de deux informatiques.

L’intégration des partenaires

Les temps de traitement sur la chaîne de montage et les stocks en entrepôt doivent être minimaux – et cela ne concerne pas que l’industrie automobile. D’autres secteurs, comme l’électronique ou l’ingénierie, sont confrontés à de tels défis.

Pour les relever, chaque étape de la chaîne d’approvisionnement doit être accomplie au bon moment afin de fournir chaque produit dans les temps en garantissant une qualité optimale.

Ces exigences ont des répercussions sur les systèmes informatiques. Ces derniers doivent non seulement enregistrer les échéances qui ont été saisies, mais également les contrôler.

Dès lors, l’intégration joue toujours un rôle clé dans l’informatique en matière de gestion de la chaîne d’approvisionnement. Le mot « intégration » a évolué pour englober, en plus de l’IT, à la fois les fournisseurs, les clients, les partenaires et les divisions. Dans les chaînes de production, cela peut signifier que des partenaires extérieurs ont accès à l’infrastructure informatique de l’entreprise. Or la connectivité des partenaires est, depuis longtemps, cruciale pour la production. De solides mesures de sécurité doivent être mises en place pour protéger ces nouveaux canaux des potentielles menaces, car de plus en plus d’appareils et de machines sont intégrés dans des chaînes de production désormais complètement connectées.

L’importance de la mobilité en entreprise, qui croît elle aussi, a un impact direct sur la chaîne de production. Demain, tous les collaborateurs d’une société, mais aussi les fournisseurs et les distributeurs auront accès au système informatique de l’entreprise via leurs smartphones et tablettes. Les appareils mobiles se répandent également dans les entrepôts où ils font office de scanners à code-barres ou à marqueurs RFID. Si ce réseau permet une meilleure gestion des exigences en matière d’efficacité au sein de la chaîne d’approvisionnement, l’organisation de l’informatique doit néanmoins être repensée.

Une passerelle entre deux mondes informatiques

Les entreprises ont besoin d’interfaces qui connectent ces mondes tout en restant sécurisées. Les API (interfaces de programmation) plus ou moins ouvertes, en faisant office de structures intermédiaires, permettent à l’infrastructure informatique existante d’intégrer de nouveaux canaux d’accès, de façon ouverte et avec dynamisme. Ces API possèdent une large palette de fonctionnalités et d’options de sécurité différentes qu’il convient d’adapter à chaque entreprise. Une architecture de gestion d’API bien conçue est essentielle pour protéger les données sensibles et les processus informatiques stratégiques, gérer les droits d’accès, et intégrer la bande passante nécessaire aux applications sur site et cloud.

Tous les membres de la chaîne d’approvisionnement peuvent avoir accès aux API. D’une part, les partenaires mais aussi les collaborateurs ont besoin de saisir leurs données dans les systèmes. De l’autre, les managers de tous ces acteurs doivent pouvoir se renseigner à tout moment sur le statut des livraisons, des commandes et des projets.

Il s’agit d’une tâche complexe, rendue plus difficile encore par le système existant. Les méthodes classiques déjà établies dans la chaîne d’approvisionnement vont probablement subsister, puisqu’aucune entreprise ne renoncerait à l’intégralité de son système informatique pour atteindre 98 % de livraisons ponctuelles dans la chaîne d’approvisionnement. C’est précisément la raison pour laquelle une couche de gestion d’API est avantageuse : elle rationalise la chaîne d’approvisionnement classique en y ajoutant des fonctionnalités inédites. La clé du succès : une combinaison des technologies existantes avec les technologies basées sur les API. La gestion des API sert de passerelle entre l’ancien et le nouveau monde.

Cela s’explique par le fait que les API sont essentiellement indépendantes des applications de type back-end. Avec une couche API, les AS/400 et les systèmes mainframe peuvent également être adaptés à des contraintes plus dynamiques, comme les systèmes ouverts. Des ajustements sur mesure étant toujours nécessaires, les entreprises gagneraient donc à exploiter les outils de gestion d’API, qui fonctionnent comme des passerelles. Elles permettent de gérer les API de l’entreprise plus aisément et de définir les mesures de sécurité nécessaires.

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Antoine Rizk est Vice-Président Marketing Supply Chain, Axway