Face à l’explosion des objets connectés et des applications d’intelligence artificielle, les réseaux Edge émergent comme une solution stratégique. Encore faut il bien en comprendre les atouts mais aussi les défis de mise en œuvre ainsi que leur pilotage qui impose une forte automatisation…

La multiplication des devices connectés au réseau des entreprises ne cesse de croître. Une dynamique alimentée par deux facteurs : le développement des objets connectés et l’arrivée prochaine du « tout IA » qui imposera la création d’une légion de points de collecte des données. Cette dynamique crée un impact négatif sur les réseaux d’entreprise. Elle entrave la bande passante, amoindrit la qualité de la connectivité et augmente les coûts d’exploitation des réseaux. Pour surmonter ce défi, les entreprises peuvent désormais configurer leur réseau en périphérie. Quelle est la complexité de ces architectures frontières et en quoi est-il nécessaire de déployer des logiques d’automatisation pour simplifier leur utilisation ?

Comprendre l’architecture des réseaux Edge

La périphérie d’un réseau, ou Edge, est la limite entre le réseau privé et l’internet public. C’est la zone où le trafic internet entre et sort du réseau de l’entreprise. Cette zone est essentielle car elle définit une limite de sécurité du réseau et constitue la première ligne de défense contre les menaces externes. Cela inclut les pares-feux, les routeurs, les commutateurs, les capteurs et autres points d’accès.

La cartographie d’un réseau d’entreprise se dessine via les appareils périphériques de l’organisation. Ceux-ci créent des points de connexions entre le réseau privé de l’entreprise et l’internet public. Ces points périphériques incluent des téléphones mobiles, des ordinateurs portables, des centres de données, des bureaux d’entreprise, des routeurs domestiques et tout type d’objets connectés relié à internet.

Le volume considérable de données produites par ces points périphériques entrave clairement l’infrastructure réseau d’une entreprise et crée des problèmes de bande passante et de temps de latence. Pour parer à ce défi, un réseau Edge opère comme un système local de gestion des données. Il fusionne ces points avec le réseau, traite et interprète la data en périphérie et n’impose pas de charge au système de gestion central du réseau.

Le succès des réseaux Edge et corrélé au développement de l’IA générative. Ces architectures permettent en effet de traiter les données là où elles sont récoltées, en périphérie, plutôt que dans le cloud où les problèmes de latence peuvent être nombreux.

Réseaux Edge : avantages et bénéfices immédiats

Premier élément notable, un réseau Edge permet d’améliorer considérablement les performances d’applications initialement hébergées dans le cloud. En déportant la puissance de calcul vers la périphérie, et donc au plus près des utilisateurs, la distance que doivent parcourir les données est réduite, ce qui signifie une latence plus faible.

Autre bénéfice clé, la sécurité des contrôles de sécurité positionnées en périphérie réduit considérablement le risque que le réseau privé soit compromis par des attaques extérieures. Enfin, un réseau Edge correctement configuré surmonte aisément les problèmes de congestion du réseau en effectuant un traitement en local du trafic.

Le dernier point notable tient à la réalisation d’économies de fonctionnement. En déchargeant les exigences de traitement et de stockage vers la périphérie, les entreprises peuvent réduire les coûts qu’elles auraient normalement à supporter auprès de fournisseurs cloud. Désormais, seules les données choisies sont centralisées dans un cloud distant. Il n’est plus nécessaire d’acheminer toutes les données dans un cloud pour les traiter par des applicatifs.

Défis et problèmes récurrents liés aux réseaux Edge

Derrière ces bénéfices se cachent également des risques liés à la création de réseaux Edge. Le premier est bien entendu celui de la sécurité des devices connectés au réseau. Les entreprises doivent s’assurer que leur réseau périphérique est ultra-sécurisé et capable de répondre aux menaces provenant de différents types de sources. Le deuxième point tient à l’expertise interne. Sans les connaissances et la formation adaptée, les équipes informatiques seront rapidement dépassées par la gestion de la multitude d’appareils, d’emplacements et d’applications qui composent la périphérie d’un réseau. Le coût initial de la mise en place d’un réseau Edge est enfin conséquent. Il est en effet nécessaire d’investir dans un parc matériel dédié.

L’automatisation, le Graal pour la gestion des réseaux Edge

Pour répondre aux enjeux de gestion de la complexité des réseaux Edge, les éditeurs et constructeurs proposent désormais des périphériques automatisés. Ceux-ci intègrent dans les devices une puissance de calcul qui gère de manière autonome les tâches de mise en réseau (configuration, monitoring, …). Ces périphériques optimisent automatiquement les performances du réseau et dirige le trafic à travers différents chemins pour réduire le temps de latence et les interruptions.

Les responsables IT peuvent également jouer un coup double en couplant ces réseaux Edge automatisés à des réseaux reposant sur des modèles as a service. Ces derniers proposent une offre réseau calquée sur la consommation réelle des utilisateurs. Ce modèle est également adossé à des principes d’automatisation et de simplification via le recours à des plateformes de gestion de l’ensemble des services et connexions actives. Ainsi, les coûts de connectivité sont adaptés au réel consommé. Une stratégie end to end gagnante.
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Par Lionel Rayon, Vice-Président, Partenariats Technologiques, Console Connect France

 

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