Il devrait se vendre quelque 5 millions de Chromebooks en 2014, en croissance de 80 % par rapport à 2013 mais très loin derrière les PC et les tablettes. Ils étaient promis à un brillant avenir. Ils resteront sans doute une fausse bonne idée. Un peu comme les netbook qui étaient amenés à remplacer une proportion importante des PC, les Chromebooks devaient, eux-aussi, prendre la place de PC, trop chers, trop lourds, trop compliqués. Mais les chiffres sont implacables. A peine plus de 5 millions d’unités en 2014. D’ici à 2017, Le Gartner prévoit une augmentation significative des ventes de ce type de terminal mais à un niveau qui reste très modeste : un peu plus de 14 millions. Un chiffre à comparer aux 300+ millions de PC vendus et aux 200+ millions de tablettes.

Outre les chiffres qui parlent d’eux-mêmes, les Chromebook n’ont pas vraiment réussi à dépasser les frontières de l’Amérique du Nord qui compte pour 82 % du marché ni susciter l’intérêt des entreprises. Aux Etats-Unis, l’éducation représente 85 % des ventes de Chromebooks.

Rappelons qu’un Chromebook est un terminal qui fonctionne avec le système d’exploitation Chrome OS et est utilisé principalement en mode connecté. Toutes les applications sont téléchargeables depuis le Google Play Store à partir d’une connexion Internet. La capacité de stockage d’un Chromebook est limitée, 16 Go, et le plus souvent constitué en mémoire électronique. Un Chromebook entre dans la catégorie des matériels dits clients légers (Thin Clients) qui, eux aussi, ont rencontré un succès très modeste. D’ailleurs, il est possible d’utiliser les protocoles RDS (Remote Desktop Services) et XenApp de Citrix.

Dans sa description technique, un Chromebook est assez proche d’une tablette. Ces dernières ont littéralement explosé, les Chromebooks ont fait pschitt ! Les Chromebooks sont donc un échec dont la paternité revient à Google, son principal promoteur. Selon le cabinet IDC, une des raisons expliquant de résultat est lié à Microsoft Office qui représente 90 % des logiciels de bureautique (même si le terme est passé de mode) et qui n’est pas disponible dans cet environnement. Parallèlement, les entreprises qui ont déjà des milliers d’applications fonctionnant sous Windows n’ont pas envie d’ajouter un peu plus à cette complexité déjà existante.

Et pourtant, cela n’empêche pas les constructeurs de développer et commercialiser de nouveaux modèles. En 2014, 8 nouveaux modèles ont fait leur apparition. Sur ce très modeste marché, Samsung et Acer ont été les pionniers avec leurs premiers modèles en 2011. Ils se sont d’abord concentrés sur le marché grand public. Ils en sont aujourd’hui les principaux acteurs, Samsung faisant la course en tête. Les autres fournisseurs sont les vendeurs de PC traditionnels : Dell, HP, Lenovo.

Pour l’heure, le désintérêt des entreprises, petites ou grandes, est en partie lié au manque d’applications existantes répondant à leurs besoins. Pour le Gartner, les Chromebooks resteront un marché de niche pour les 5 années à venir (On peut douter qu’ils soient amenés à se développer ensuite). Pour toucher une plus grande audience, les fournisseurs doivent proposer des fonctionnalités mieux adaptées à un fonctionnement en mode connecté : plus grande connectivité, meilleure accès mémoire, capacité de stockage plus grande et plus rapide… « Rendre les Chromebooks compétitifs n’est pas seulement une question de caractéristiques techniques et de prix, explique Isabelle Durand, consultante du Gartner. Le plus important est de montrer comment l’ensemble Chromebook/Cloud apporte de réels avantages aux utilisateurs. »

 

Part des ventes de Chromebooks par constructeur en 2013 (en unités)

12 Chromebook 1[source : Gartner]