Une entreprise sur dix interrogée par le cabinet Markess indique avoir mené un projet de big data, un niveau relativement faible même s’il a doublé en deux ans.

Le Big Data progresse dans les entreprises françaises non seulement en termes de nombre de projets mais aussi de maturité des décideurs. Toutefois, cette évolution est relativement modérée d’autant plus que, comme le précise le cabinet Markess, l’échantillon porte sur une population relativement mûre en regard du sujet traité.

Sur les 220 décideurs d’entreprises privées et d’administrations matures interrogés, la répartition en fonction du positionnement au big data s’effectue de la façon suivante :
– 11% indiquent avoir déjà mené un projet lié au Big Data, soit deux fois plus qu’en 2012[1] ;
– 37% mentionnent avoir des réflexions ou des projets en cours ;
– 29% sont intéressés par le sujet mais n’ont pour le moment pas de projets en cours ;
– 15% n’ont pas d’intérêt ou ne sont pas concernés par le sujet (et 8% ne savent pas).

Parmi les facteurs discriminants face à l’avancement du big data, le secteur et la taille de l’entreprise jouent un rôle important. Les secteurs en avance sur ce sujet restent la distribution (grande distribution, e-commerce), les opérateurs de services et le secteur BFAM (Banques, Finance, Assurances et Mutuelles). Sans grande surprise, les grandes entreprises sont plus avancées que les plus petites pour des raisons compétences et de ressources et aussi de données disponibles.

Dans ce contexte mitigé, la connaissance du sujet progresse elle-aussi. Trois décideurs sur quatre indiquent avoir une « bonne ou très bonne » connaissance du sujet. Si l’évolution du niveau de connaissance du sujet est surtout importante auprès des décideurs rattachés aux directions informatiques et marketing (en 2014 tous indiquent en avoir déjà entendu parler), la nouvelle étude décèle un intérêt croissant pour le Big Data de la part de décideurs d’autres directions, que ce soit de la part de la direction générale ou de directions métiers. Cette avance du premier groupe (DSI et direction marketing) se traduit logiquement au niveau des projets menés.

Chacun voit midi à sa porte

Sans trop de surprise aussi, chaque métier poursuit des finalités différentes. Sur les 7 décideurs appartenant aux DSI ou aux directions marketing, les objectifs poursuivis sont avant tout la personnalisation de l’expérience client avec comme buts de d’améliorer le service délivré au client, de le fidéliser et de disposer de fonctions analytiques poussées, notamment prédictives.

Encore peu nombreux à avoir déjà conduit des projets big data, les décideurs RH souhaitent logiquement optimiser la gestion des compétences et des talents via une analyse fine des données et la gestion de modèles de performance.

Quant aux responsables finance et achats, ils attendent des fonctionnalités leur apportant un meilleur contrôle sur la fiabilité des données et des indicateurs (ex. provenance, qualité), une meilleure conformité aux exigences réglementaires et des analyses performantes (prédictif, temps réel…).

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Une chaîne de valeur complexe

Le big data est d’autant plus complexe que le nombre des intervenants est élevé. De nombreux prestataires se positionnent aujourd’hui sur cette activité avec des offres variées. Parmi les principaux acteurs sur ce marché, présents en France, se trouvent :

– Des fournisseurs proposant des infrastructures de stockage ou de bases de données pour permettre d’héberger d’importants volumes de données. Plusieurs de ces acteurs proposent tout ou partie de leur offre en mode cloud. La plupart des infrastructures Big Data reposent sur des technologies Open Source Hadoop (Apache), facilitant les traitements de volumes de données de masse ;

– Des éditeurs de logiciels proposant des offres de gestion des données opérationnelles de type extraction de données (ETL), gestion des workflows et de la qualité/conformité des données ;

– Des acteurs qui accompagnent les organisations sur la partie business intelligence avec des offres globales (plates-formes) proposant des fonctions allant de l’analytique poussée (analyse statistique, prédictive), à des fonctions de visualisation de données ;

– Des acteurs du search qui proposent leurs offres adaptées à la gestion de gros volumes de données car il ne faut pas oublier que le mouvement du big data a été lancé par les géants du Web pour leur propre besoin de traitement de données pour lesquelles les outils traditionnels n’étaient pas adaptés ;

– Et des sociétés spécialisées dans le conseil et l’intégration.

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Quelques règles de gouvernance des données
– Identifier les données disponibles dans l’organisation (inventaire des sources et des contenus) permettant de faciliter une démarche analytique ou de mieux définir les données à collecter ;

– Analyser leur potentiel et leur valeur via une meilleure qualification de ces sources et contenus ;
– Garantir leur intégrité et leur qualité en termes de fiabilité, de cohérence, d’unicité (gestion des doublons) ou d’exactitude (mise à jour par exemple) ;
– Savoir les exploiter en fonction des besoins dans des processus opérationnels et décisionnels.

 

[1] Par rapport à la dernière enquête réalisée par Markess et intitulée Nouvelles perspectives d’exploitation des données clients avec le big data : approches & opportunités face aux enjeux de volume, variété et vélocité, France 2012 – 2014