Moins de code, plus d’agilité ! Le Low Code réinvente le développement applicatif en permettant aux métiers de concevoir leurs propres outils avec un minimum d’efforts techniques. Cette démocratisation du développement ouvre de nouvelles perspectives, à condition d’adopter une approche structurée et sécurisée.
Le développement d’une application dans de nombreuses entreprises est souvent synonyme de processus complexes, où les équipes métiers doivent formuler leurs besoins à la Direction des Systèmes d’Information (DSI). Cette dernière, en tant qu’intermédiaire technique, traduit ces besoins en spécifications techniques, développe l’application et la déploie. Ce processus, bien qu’essentiel, est souvent long et itératif, générant frustrations des deux côtés.
L’émergence des plateformes Low-Code/No-Code vient changer la donne. Désormais, les métiers peuvent concevoir (au moins en partie) des applications, en s’appuyant sur des interfaces visuelles et des composants préconfigurés. Cela leur permet de gagner en agilité, répondant ainsi rapidement aux besoins changeants de leurs activités. Quant à la DSI, elle peut se concentrer sur des enjeux plus stratégiques, comme la gestion de l’architecture globale, la gouvernance des données et la sécurité des systèmes d’information.
Une adoption en quatre axes :
1 – Pourquoi adopter le Low Code ?
Les solutions IT doivent en théorie s’adapter aux spécificités de chaque entreprise, mais les solutions standardisées ne permettent pas toujours un niveau de personnalisation suffisant. À moins de se lancer dans un coûteux développement vertical, qui devient rapidement complexe et difficile à maintenir.
Le développement Low Code, notamment avec les Power Apps de la Power Platform de Microsoft (Microsoft Power Apps – Créez des applications avec l’IA | Microsoft), propose une alternative efficace et rapide aux méthodes traditionnelles. En alliant rapidité de développement, personnalisation et efficacité, il permet aux entreprises de créer des applications sur-mesure sans les contraintes du développement spécifique. Mais avec cette approche, une question se pose : qui peut réellement utiliser le Low Code ?
2 – Qui peut faire du Low Code ?
Le Low Code ne signifie pas nécessairement que les métiers peuvent développer seuls leurs applications. Il nécessite en effet une connaissance de base du système d’information (SI) ainsi qu’une bonne compréhension des processus métiers. La création d’une application en Low Code repose sur une approche collaborative entre la DSI et les métiers, une co-construction qui assure que les besoins sont bien compris et que la solution choisie est la plus adaptée en termes de simplicité, d’ergonomie et de sécurité.
3 – Quels freins à l’adoption du Low Code ?
Malgré ses avantages indéniables, certaines DSI hésitent encore à adopter les plateformes Low Code. Cette réticence réside souvent dans une méconnaissance des capacités réelles de ces outils. Pourtant, le Low Code est une approche versatile, capable de répondre à des besoins complexes. L’intelligence artificielle renforcera encore davantage les possibilités offertes par ces plateformes dans un avenir proche.
Il est essentiel de rappeler que l’approche Low Code ne signifie pas que les métiers développent leurs applications de manière autonome. Il s’agit d’une démarche collaborative où la DSI reste un acteur clé, notamment pour le choix des solutions les plus adaptées aux besoins de l’entreprise.
Du côté des utilisateurs, il existe parfois une crainte concernant la sécurité des applications créées via une plateforme Low Code. Toutefois, le choix de solutions proposées par de grands éditeurs comme Microsoft garantit non seulement la pérennité des applications mais aussi la possibilité de bénéficier de mises à jour régulières en matière de sécurité et de gestion des profils utilisateurs.
4 – Comment initier une démarche Low Code ?
Le Low Code offre un potentiel d’agilité important, mais il est essentiel de ne pas se laisser emporter par son aspect « ludique ». La priorité doit être de se concentrer sur les cas d’usage spécifiques qui apporteront une véritable valeur à l’organisation.
Voici quelques recommandations :
1 – Placer les utilisateurs finaux au centre des décisions : Comprendre leurs besoins réels et commencer par un projet pilote. Cela permet de tester, ajuster et améliorer l’application.
2 – Évaluer la pertinence du Low Code : Selon la nature du projet, il peut être pertinent d’utiliser le Low Code ou de se tourner vers d’autres approches. Parfois, un projet nécessite davantage de paramétrages complexes, rendant le Low Code moins adapté.
3 – Collaborer avec la DSI : Le Low Code est une démarche collaborative, et la DSI doit être impliquée dès le départ pour garantir une intégration réussie au système d’information.
4 – Choisir la bonne solution : Avant tout, il est crucial de bien définir les exigences fonctionnelles et techniques de l’entreprise pour faire un choix éclairé. La compatibilité avec l’écosystème technologique existant est un facteur déterminant.
Quelques exemples d’utilisation du Low Code :
Le Low Code offre une multitude de possibilités pour les entreprises. Voici quelques cas d’usage concrets dans l’entreprise :
* Signature électronique simplifiée des bons de livraison clients : Un client a intégré facilement la signature électronique pour les bons de livraison via une interface sur smartphone ou tablette, un processus qui aurait pris plusieurs mois avec une approche traditionnelle.
* Optimisation des parcours clients dans les magasins retail : Un autre client du secteur du retail a utilisé le Low Code pour automatiser la création de paniers en scannant les articles via une application. Le panier est généré automatiquement et prêt lors du passage à la caisse. Cette solution, bien que simple en apparence, a réduit les délais de développement de plusieurs mois à quelques jours.
* Consultation des stocks de céréales sur une zone géographique : un commercial consulte les stocks de céréales sur les sites d’une zone géographique donnée, tout en zoomant sur le détail de l’emplacement pour consulter les qualités et quantités des produits.
Il existe bien sûr des cas d’application nombreuses comme par exemple :
* Saisie et approbation des temps des collaborateurs
* Saisie de compte-rendu d’intervention
* Saisie de notes de frais avec capture OCR / IA des reçus
* Demande de création d’ordre de maintenance
* Création de ticket d’incident
Dans ces exemples, le développement avec du Low Code a permis de réaliser des applications simples mais puissantes en un temps record, là où les méthodes traditionnelles auraient pris des mois, voire des années, et auraient été coûteuses.
L’avantage de ces applications modernes est le temps d’adoption rapide des utilisateurs, qui disposent « d’apps » modernes semblables aux « apps » sur smartphone et tablettes. Les temps de formation sont quasiment nuls.
Il est possible également de connecter ces applications Low Code aux applications CRM et ERP, grâce à des connecteurs comme D365 Business Central Dataverse ou D365 Finance & Operations Data entities. Les utilisateurs disposent ainsi depuis leurs applications Low Code des informations venant en temps réel des systèmes back-office.
Au final…
Le Low Code transforme la manière dont les entreprises développent des applications. Il permet une plus grande agilité, une personnalisation poussée et une réduction des coûts de développement. Cependant, pour en tirer le meilleur parti, il est important de bien comprendre les besoins spécifiques, d’adopter une démarche collaborative entre la DSI et les métiers, et de choisir les outils qui répondent réellement aux attentes fonctionnelles et techniques.
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Par Nabil Cheurfa, Directeur Avant-Vente Microsoft Dynamics 365, associé chez TVH Consulting