Contraintes réglementaires, gouvernance et qualité des données, problématiques de multisourcing, d’informations produits, multi/omnicanal, … Les entreprises font face à de nombreux défis qu’elles doivent mener de front. Aujourd’hui, des solutions technologiques existent pour y parvenir : le Master Data Management (MDM) et le Product Information Management (PIM) notamment. Or, les entreprises et le marché nourrissent un débat visant à les opposer – MDM vs PIM – cherchant le vainqueur de cet affrontement. Zoom sur ce débat : certitude ou fausse croyance ?

MDM vs PIM, vers une complémentarité ?

L’importance de la donnée et son exploitation ne sont plus un débat pour les entreprises. Aujourd’hui, les bénéfices sont tels que les entreprises qui maîtrisent l’utilisation de leurs données enregistrent des performances financières nettement supérieures aux autres, réalisant plus 22 % en termes de rentabilité selon un rapport du Capgemini Research Institute. Néanmoins, les questions autour de sa qualité et de sa gouvernance se posent de plus en plus.

Pour répondre à ces problématiques, les solutions de MDM arrivent en tête puisqu’elles permettent de garantir l’intégrité des données de référence. Le PIM, lui, va être consommateur de cette donnée à destination des fonctions métiers. Il opère derrière tous les process autour de l’information produit vers tous les canaux de vente, que ce soit pour la publication multicanal, la publication de catalogues de produits en ligne, la mise en page de catalogues de produits…

Ce lien entre les deux solutions n’est pas seulement apparent, mais entrevoit une réelle complémentarité entre elles. Ensemble, les bénéfices sont démultipliés : diminution des silos, vision 360° des produits et gain en matière de commercialisation.

Avec le PIM, les entreprises tirent parti des fonctions métier pour gérer la diffusion, l’enrichissement et l’exploitation des données qui alimentent la base de données produits. Alors que sur la partie MDM, ce sont les fonctions de gouvernance qui sont facilitées, permettant alors une collaboration simplifiée entre les différents métiers de l’entreprise lors de la sortie de nouveaux produits, des processus de vérification de la conformité réglementaire, d’enrichissement grâce à des systèmes tiers, tels que l’API OpenFoodFacts, permettant de récupérer des informations sur les NutriScores, EcoScore et Taux de transformation des produits alimentaires ou l’API CodeOnline de GS1.

À titre d’exemple, lors de la création de nouveaux produits, les entreprises vont gagner en visibilité sur la base de données produits au moyen d’une base centralisée accessible à tous les métiers appliqués dans le processus. Et ils vont pouvoir ainsi gagner en cohérence en contrôlant dès la conception la qualité des données au sein du référentiel. Les entreprises vont également gagner en performance avec des processus partagés sur une base commune, ce qui peut engendrer à la fois une réduction des coûts (gestion du temps et des interactions optimisées) mais également des gains business directs (réduction du time to market de nouveaux produits).

MDM vs PIM, l’œuf ou la poule ?

Aujourd’hui, il n’y a pas de cas d’usage qui l’emporte sur un autre. Toutes les histoires existent en fonction de la maturité des organisations.

Ainsi, les entreprises dotées d’une vision d’architecture autour de la data, choisissent en premier lieu de mettre en place un MDM avant de déployer un PIM. Puis celles qui ont d’abord déployé un PIM se rendent rapidement à l’évidence que ce dernier manque de capacité sur la partie gouvernance de la donnée et cherchent à le compléter avec un MDM. Enfin dernier cas de figure, les entreprises qui déploient les deux en parallèle, dans un projet global de refonte de la gestion de l’information produit.

S’il n’y a donc pas de bonnes ou de mauvaises stratégies, il faut néanmoins appréhender ces projets sous le prisme Business. Définir l’objectif business à poursuivre, les actions à accomplir et les moyens de les mesurer sont les premiers éléments à établir. Enfin, comme pour tout projet, l’adhésion des parties prenantes, à savoir le triptyque direction générale, IT et métiers, est primordiale pour que le projet aboutisse.

Toutefois, mener ce projet de manière concomitante doit s’effectuer de façon pragmatique. Si, les entreprises cherchent à mettre en place toutes les fonctionnalités en même temps pour délivrer le maximum de valeur le plus vite possible aux métiers, il existe une zone de recouvrement sur certaines fonctionnalités entre ces deux solutions. Il est donc nécessaire d’en clarifier les règles afin de savoir en amont du projet quel usage va être couvert par chaque solution de manière à gagner en clarté.

La croyance d’un MDM et d’un PIM en opposition est donc fausse. Leur complémentarité offre même de nombreux avantages pour les entreprises tels qu’une meilleure collaboration entre les équipes, une amélioration de la vision 360 des produits ainsi que la diminution des délais de commercialisation. De plus, avec un contexte réglementaire de plus en plus tendu qui se caractérise par une démultiplication des normes, ces deux solutions offrent une planche de salut pour les entreprises. Il ne leur reste plus qu’à choisir qui de l’œuf ou de la poule arrivera en premier.
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Par Julien Peltier, directeur avant-vente et consulting chez Semarchy France

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