Zoom continue de gagner en sécurité et en notoriété… Google Meet multiplie les flux vidéos simultanés…

Une chose est certaine. La pandémie et le confinement qu’elle induit aura considérablement contribué à populariser les nouvelles solutions de visioconférence dans le cloud et plus encore la pratique de réunions, conférences et « évènements live » en vidéo. De quoi éradiquer la sacro-sainte « réunionite » des entreprises françaises ? Il est encore trop tôt pour l’affirmer.
Néanmoins de nouvelles pratiques pourraient et probablement devraient persister après la crise.

La semaine dernière Teams attirait les projecteurs avec l’annonce de l’adoption massive de l’outil par le département de la défense américain et l’introduction d’une nouvelle version offrant non seulement la possibilité de choisir son image de fond mais surtout d’afficher 9 flux vidéos simultanément au lieu de 4. Et l’annonce que cette limite de 9 sera étendue dans un proche avenir, car les utilisateurs semblent désormais en vouloir toujours plus en la matière. Utilisé quotidiennement par plus de 44 millions d’utilisateurs en Mars, Teams a ainsi véhiculé 2,7 milliards de minutes de meeting en audio et vidéo durant la seule journée du 31 mars.

Cette semaine c’est au tour de Zoom et Google Meet d’attirer sur eux les projecteurs de l’actualité.

Zoom : hyper-adoption et nouvelle version aux sécurités renforcées

Zoom annonce ainsi avoir franchi début avril le cap des 300 millions d’utilisateurs quotidiens ! Soit 100 millions d’utilisateurs de plus qu’en mars. Pour rappel, en décembre 2019, la plateforme ne comptait que 10 millions d’utilisateurs quotidiens.
Bref, Zoom est la véritable star de cette pandémie. Un succès qui lui a attiré les foudres de la concurrence et l’attention de tous les experts en cybersécurité. Ces dernières semaines, le service a surtout fait la Une pour ses failles de sécurité. Et si certaines sont bien réelles (et ont encouragé l’entreprise à stopper durant 90 jours les développements de nouvelles fonctions pour se focaliser sur le renforcement de la sécurité), d’autres sont plutôt du domaine du « mauvais usage » et sont communes à quasiment toutes les plateformes de visioconférences. Comme le rappelait cette semaine Renaud Bidou, Directeur Technique Europe du Sud de Trend Micro, « l’un des problèmes actuels, liés au télétravail et aux services de vidéoconférence, c’est que plein de collaborateurs se sont soudainement mis à faire des visioconférences et expérimenter des services comme Zoom sans aucune formation préalable et surtout sans aucune connaissance des paramétrages de sécurité et des bonnes pratiques en la matière sur ce type de services ».
Zoom lance également ce week-end la version 5.0 de son service. Celle-ci comprend trois fonctionnalités majeures pour aider les utilisateurs de Zoom à organiser des réunions plus sécurisées et à protéger leurs données. Tout d’abord, les flux qui étaient parfois amenés à être routés par la Chine ne le sont plus. Les entreprises peuvent même désormais spécifier quelles régions de datacenters peuvent être utilisées ou non pour le routage des flux. En outre, la plateforme prend désormais en en charge le chiffrement AES 256 bits GCM pour renforcer la confidentialité des transmissions. En outre, certains paramétrages par défaut ont été modifiés pour évités l’abus d’utilisation et la présence non appropriée (meeting bombing/zoom bombing) avec par exemple l’activation par défaut des mots de passe. Les hôtes pourront aussi « signaler un utilisateur malveillant » à Zoom via l’icône de sécurité et désactiver la possibilité pour les participants de se renommer.
Enfin, Zoom a opéré de nouveaux réglages pour optimiser l’utilisation de la vidéoconférence sur les postes virtuels VDI. L’architecture unique de Zoom est supérieure aux autres solutions vidéo en termes d’efficacité de la bande passante, de latence et de gestion des pertes de paquets. Zoom dispose d’un client unique pour tous les types de déploiement VDI, qu’ils soient persistants ou non. Dans un contexte VDI, Zoom réduit le nombre de flux et la fréquence d’images pour saturer le moins possible l’hôte de la réunion et optimise la gestion des affichages spécifiquement pour le VDI. Tous les médias utilisés localement sur le client léger sont envoyés directement dans le cloud de Zoom, la sécurité et les authentifications SSO étant fournies par le bureau virtuel, ce qui augmente les performances.
Bref, Zoom a le vent en poupe et se montre très réactif face aux critiques. Pour la startup, le plus dur est cependant à venir : convaincre les entreprises d’une adoption payante sur le long terme (le succès actuel de la plateforme doit beaucoup à sa formule gratuite) et absorber le choc économique que son hyper-croissance en pleine pandémie a impliqué.

Google Meet veut exister malgré Teams et Zoom

Ce succès spectaculaire de Zoom tout comme l’adoption massive de Teams ont fait de l’ombre aux offres Google. Le géant américain a réagi cette semaine en annonçant une série de nouvelles fonctionnalités pour son Google Meet (autrefois dénommé Hangouts Meet).

Tout d’abord, afin de s’assurer davantage d’adoption rapidement et facilement, Google a intensifié l’intégration de sa solution au cœur de GMail. Ensuite, et c’est probablement l’annonce la plus importante, Google Meet permet désormais d’afficher 16 flux simultanés en vidéo, sous formes de miniatures, contre seulement 4 précédemment. Une fonctionnalité pour l’instant cantonnée au client Web (et non aux clients natifs et mobiles). Pour rappel, Zoom autorise jusqu’à 49 flux vidéos simultanés.

Parmi les autres fonctionnalités introduites cette semaine, on notera la possibilité de partager des vidéos en haute qualité audio/vidéo entre les conférenciers, ainsi qu’un traitement « Low Light » pour détecter et compenser le manque de lumière dans certains scénarios de mobilité. Enfin Google Meet incorpore un nouveau traitement du son boosté à l’IA pour supprimer les bruits de fond (comme les bruits de clavier ou les aboiements de chien dans le lointain).

Selon Google, G-Suite compterait désormais 6 millions d’utilisateurs payants (soit un million de plus qu’en février). Et Google Meet gagnerait 2 millions de nouveaux utilisateurs (gratuits et payants) par jour depuis la mi-mars.