Le principal salon dédié à la distribution a fait la part belle aux applications en ligne et en particulier au back-up.

Le phénomène Dropbox d’entreprise a atteint des sommets à l’occasion du  salon IT Partners, qui se tient depuis hier à Disneyland. Facile à mettre en œuvre, le partage et le stockage d’information en ligne a aussi remis sur le devant de la scène la nécessité des sauvegardes et le PRA, le fameux plan de reprise d’activité. Le PRA, qui est devenu une obligation légale pour les grandes entreprises, a permis de redécouvrir  les vertus des logiciels de référence de back-up qui fonctionnent bien depuis des lustres sans que l’on en parle beaucoup.

Leur intérêt, du fait d’Internet, depuis quelques années s’est accru. En effet, avec la montée en puissance des machines virtuelles sur les serveurs, qu’elles soient hébergées à distance ou disponibles localement, les risques de problèmes ne sont pas négligeables. Le nombre d’applications, selon le Clusif ( le Club de de la sécurité informatique) qui tombent en panne augmente même si les VM perdues (les machines virtuelles)  sont souvent tout de suite remises en place et relancées.  Elles laissent souvent des fichiers corrompus et leurs corrections sont devenues des activités de vérifications non négligeables.

Du coup, « l’éternel » discours sur la mauvaise restauration de certains fichiers liés à des applications déjà anciennes redevient d’actualité. Beaucoup d’entreprises se posent des questions sur leurs processus de restauration, selon le Clusif, qui dresse chaque année un panorama des risques les plus courants. Du fait des risques de virus et des menaces d’attaques ciblées, la mise en œuvre d’un plan de secours pour assurer la continuité de services, notamment dans les PME, est  devenu un sujet à traiter avec urgence et le cloud est devenu la solution de simplicité. Au salon It Partners, prés de 50 acteurs proposaient des systèmes de sauvegardes dont 26, selon les parcours thématiques proposés par l’organisateur, des solutions autour des PRA. Selon le cabinet d’études Freeform Dynamics, 58% des PME européennes n’étaient pas en 2011 encore équipées, ceci explique peut être l’actuel engouement des intégrateurs pour ce type de solutions mêlant services et logiciels.

Un nouveau marché pour les applications de référence

La conjugaison des problèmes liés aux machines virtuelles et à la sécurité poussent tous les acteurs a renouveler leurs offres. Que ce soit CA Technologies avec ArcServe Back up, Symantec avec son fameux Back up Exe ou IBM avec Tivoli Storage manager, tous les logiciels imaginés dans les années 80 à l’époque du règne des bandes magnétiques, connaissent une nouvelle jeunesse. Ils s’interfacent de plus en plus avec le cloud et s’ouvrent presque tous aux derniers formats de fichiers virtuels de VMWare(VMDK), Microsoft (VHD), Xen  (HVM) ou celui de  KVM (Qcow2 ou Raw).

Certains permettent de convertir les formats de fichiers à la volée. C’est le cas, par exemple, de Shadow Protect de l’Editeur Storagecraft, représenté en France par Athéna Global service. L’éditeur, qui après avoir multiplié les offres sur mesure pour les messageries comme Exchange ou SQL Server, se met à l’heure du cloud. L’idée directrice est d’offrir un moyen de consolider différents systèmes distants. L’administration simplifiée du logiciel qui fête ses dix ans d’existence est l’argument principal pour piloter les nouveaux ensembles situés parfois dans endroits différents. Ainsi la console d’administration permet d’installer à distance ShadowProtect sur tous les serveurs Windows  ou Linux de l’entreprise à partir d’un emplacement central. Il affiche surtout l’état de sauvegarde de tous les systèmes.  L’importateur de ShadowProtect  en France met en avant son module Virtual Boot qui permet une bascule rapide vers un serveur virtuel ainsi qu’un convertisseur d’image ShadowProtect en disque virtuel (VMDK et VHD). Il montre aussi comment reconstituer une application réelle à partir d’une sauvegarde de machine virtuelle.

Face aux monstres comme Amazon qui garantit à moindres coûts des machines virtuelles toujours sauvegardées, les PME françaises spécialistes de l’hébergement. après l’affaire d’espionnage dite « Snowden », sont redevenues légitimes et surtout  à taille humaine. Elles voient d’ailleurs dans la maîtrise de leurs logiciels une véritable chance.  Nouveau venu sur IT Partners, Coreye, un intégrateur de Valenciennes, propose des solutions de PRA déjà utilisées par L’Unedic ou Unicef France. Avec un chiffre d’affaire de 8, 4 millions d’euros en 2013, la firme du Nord continue de progresser en se spécialisant dans ce créneau avec en particulier une solution de PRA centralisée, une argument de choc pour la sécurité. C’est l’un des rares fournisseurs français à disposer d’une  homologation pour son Référentiel général de sécurité (RGS), un garde-fou créé par l’article 9 de l’ordonnance du 8 décembre 2005 , une référence désormais promue par l’ANSSI. La sécurité des serveurs mise en cause par les hackers en tous genres renforce l’intérêt d’outils d’administration pour la sauvegarde.