Près de deux personnes sur trois dans le monde – un peu moins en France – feraient plus confiance aux robots qu’à leur manager.

Telle est l’un des enseignements d’une enquête que vient de publier le cabinet Future Workplace pour Oracle intitulée From Fear to Enthusiasm – Artificial Intelligence is Winning more Hearts and Minds in the Workplace qui étudie les modifications induites par l’IA dans les relations entre les humains et la technologie dans l’environnement professionnel.

Cette enquête montre comment l’IA modifie les relations entre l’Homme et la technologie dans l’environnement professionnel et examine le rôle que peuvent jouer les équipes RH et les managers pour attirer, conserver et développer les salariés. Une évolution que certains spécialistes analysent pourtant avec beaucoup de circonspection et de prudence (voir encadré ci-dessous).


L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, la nouvelle barbarie
Marie David et Cédric Sauviat

L’IA est déjà à l’œuvre dans notre quotidien. Et sa place ne cesse de grandir, de s’affirmer à chaque seconde. « Pour notre bien », assurent les GAFA et autres géants du numérique.

Pourtant, l’intelligence artificielle n’est pas une technologie comme les autres ni un simple progrès technique. Elle contient une philosophie, une vision de la vie et de l’Homme inquiétante. Promouvant en effet une équivalence entre l’humain et la machine, elle permet d’imaginer une pensée sans sujet qui nie la subjectivité. En imitant l’homme, elle le défie (et parfois le surpasse) dans des domaines essentiels de la vie en société : la justice, la médecine ou l’organisation du travail….

L’Homme risque ainsi de se retrouver passif, les rapports humains détruits, la démocratie sapée dans ses fondements. Pour quel bénéfice ? De nouveaux services, parfois utiles, certes efficaces mais qui viennent enrichir essentiellement les GAFA en déstabilisant dangereusement nos sociétés.

Ce livre, écrit par deux ingénieurs, porte un regard critique et argumenté sur l’Intelligence artificielle. Tout en expliquant clairement l’évolution des diverses technologies, il dissèque les défis que la machine lance aujourd’hui à l’Homme et s’inscrit en faux contre le discours dominant : Non, l’Intelligence artificielle n’est pas un progrès « comme les autres », un « sens de l’Histoire » irrévocable. Elle pose des questions cruciales pour l’avenir des sociétés humaines. Des questions qu’il convient de regarder en face, sans excès catastrophistes mais, surtout, sans angélisme.


La tendance générale confirme que les pays (principalement occidentaux) qui ont dominé l’économie mondiale depuis la Première Révolution Industrielle sont les plus réticents face à l’IA, alors que les économies émergentes (comme l’Inde et la Chine) sont les plus enthousiastes. La France et le Royaume-Uni apparaissent comme les pays les plus réfractaires au changement.

Contrairement aux craintes que l’on entend habituellement concernant, les managers et les DRH du monde entier font état d’une adoption de plus en plus large de l’IA en environnement professionnel et beaucoup l’accueillent avec intérêt et optimisme.

Selon cette enquête, l’IA (un terme assez vague qui peut recouvrir différentes réalités et technologies) est déjà présente dans les entreprises et plus de 50% des décideurs interrogés utilisent actuellement l’IA sous une forme ou une autre et progresse rapidement (seulement 32% l’an dernier).

La majorité (65%) des salariés se disent optimistes, enthousiasmés et reconnaissants d’avoir des robots comme collègues et près d’un quart indiquent avoir une relation aimante et gratifiante avec l’IA au travail. La France est le pays le plus réticent vis-à-vis de l’IA : seulement 8% des travailleurs se disent enthousiasmés par l’IA.

L’IA est également synonyme d’automatisation et désertification humaine dans tous les services au public. Pour s’en convaincre, il suffit de prendre le train ou le métro ou de contacter un centre d’appel dont une partie des appels est prise en charge par des automates avant d’avoir la possibilité de parler à un humain.

L’adoption croissante de l’IA au travail a un impact significatif sur la façon dont les salariés interagissent avec leur manager. Le rôle traditionnel des équipes RH et du manager évolue en conséquence.

64% feraient plus confiance à un robot qu’à leur manager et la moitié s’est déjà adressée à un robot plutôt qu’à leur manager pour avoir un conseil. Plus de 8 personnes sur 10 pensent que les robots sont plus compétents que leur manager pour certaines tâches relativement simples qui peuvent posées de manière explicite et structurée comme par exemple fournir des informations non biaisées, gérer les plannings de travail, résoudre les problèmes et gérer un budget.

L’impact de l’IA au travail ne fait que commencer. Pour tirer parti de ses dernières avancées, les entreprises doivent se concentrer sur la simplification et la sécurisation de ces nouvelles applications au travail si elles ne veulent pas se faire distancer. Dans un premier, les salariés souhaitent que l’IA facilite leur travail notamment grâce à une meilleure interface homme/machine, une formation aux meilleures pratiques et une personnalisation de l’expérience en fonction de leur comportement.


Une encyclopédie consacrée à l’IA

Centre de formation en Intelligence Artificielle à destination des managers, l’IA Académie dévoile « l’IA encyclopédie », une encyclopédie de 40 rubriques regroupant l’ensemble des domaines de l’Intelligence Artificielle, de la théorie aux applications concrètes. Accessible aux entreprises et aux particuliers, l’IA Encyclopédie s’adresse principalement à des non techniciens, managers, décideurs (ou tout non spécialiste de l’IA impliqué dans un projet IA) souhaitant monter en compétence sur les sujets IA.

L’IA Encyclopédie comprend des rubriques théoriques afin que les apprenants puissent se familiariser avec les composantes de l’IA, les fondamentaux du Machine Learning, des algorithmes, du Big data et du deep learning. L’encyclopédie comprend également des rubriques pratiques regroupant les principales applications de l’IA dans les secteurs d’activités et les métiers de l’entreprise. Les questions de prospectives relatives aux évolutions sectorielles, sociétales et managériales y sont également traitées. Chacune des 40 rubriques comprendra un cours illustré ainsi qu’un QCM et des exercices corrigés pour les rubriques les plus techniques.