Rien d’enthousiasmant, mais rien d’inquiétant non plus. Les résultats d’IBM pour son second trimestre (Q2) 2023 illustrent les difficultés macro-économiques du moment et la recherche de résilience des entreprises.

« Les organisations utilisent notre cloud hybride et notre technologie d’IA, ainsi que nos capacités de conseil, pour transformer leurs opérations. Nous continuons à répondre aux besoins de nos clients qui recherchent des solutions d’IA d’entreprise fiables, et nous sommes particulièrement enthousiasmés par l’accueil réservé à la plateforme d’IA Watsonx récemment lancée. Enfin, nous restons confiants dans nos prévisions de croissance du chiffre d’affaires et du flux de trésorerie disponible pour l’ensemble de l’année… » C’est en ces termes finalement assez creux que Arvind Krishna, le CEO d’IBM, a présenté les résultats peu enthousiasmants mais loin d’être mauvais de son groupe pour le second trimestre 2023.

La Tech n’est plus à son sommet. Les grands éditeurs IT poursuivent leurs campagnes de licenciements plus ou moins ouvertement. Et les circonstances macro-économiques pèsent sur les budgets, les ventes et l’activité générale de toutes les entreprises.

Alors que les clients cherchent à mieux contrôler leurs dépenses et limitent leurs investissements technologiques, tout en essayant de poursuivre transformations et innovations, IBM affiche un chiffre d’affaires trimestriel stable (-0,4% par rapport à l’an dernier mais +0,4% à monnaie constante) de 15,5 milliards de dollars avec un bénéfice de 1,6 milliard de dollars (en croissance de 13%).

IBM continue de viser une croissance entre 3% et 5% en 2023 avec un cash flow supérieur à 10 milliards.

Les mauvaises nouvelles sont à aller chercher du côté de la division « Infrastructure » qui prend un sérieux revers (-14,6%) marqué par un département mainframes (IBM Z Systems) en baisse de 30% ! Cette division est certes assez cyclique mais les entreprises sont en pleine phase de renouvellement pour passer à la génération Z16. Cette baisse est peut-être un accident de parcours. Mais si elle se poursuit, elle pourrait aussi signaler une volonté de gros clients « Mainframes » de désormais basculer sur d’autres infrastructures (comme le cloud par exemple).

La division « Consulting » se porte bien avec un CA de 5 milliards de dollars en progression de 4,3 %.

C’est bien la division « Logiciels », portée par Red Hat et par l’IA, qui vient sauver le trimestre d’IBM et s’impose comme la principale source de revenus du groupe. Avec un CA trimestriel de 6,6 milliards de dollars en hausse de 7,2%, elle doit son dynamisme principalement à Red Hat qui affiche une croissance de 11% par rapport au même trimestre l’an dernier.
Mais, et c’est une perspective encourageante, elle est en termes de croissance également concurrencée par une autre branche, la division « Data & AI » qui affiche elle aussi une croissance supérieure à 10%. Un dynamisme en partie du à l’introduction de WatsonX, la nouvelle plateforme d’IBM pour entraîner, régler et déployer des modèles ML.

« Nous nous concentrons sur l’IA d’entreprise, conçue pour répondre aux opportunités du marché et résoudre les problèmes métiers », explique ainsi Arvind Krishna. « La liste des cas d’usage est longue et comprend les opérations IT, l’amélioration de l’automatisation, le service à la clientèle, l’augmentation des RH, la maintenance prédictive, les prévisions financières, la détection des fraudes, la surveillance de la conformité, la sécurité, les ventes, la gestion des risques et la chaîne d’approvisionnement, entre autres. »

Apparemment, IBM compte donc largement sur l’IA et sur Red Hat pour assurer sa croissance dans les prochains mois.

 

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