Différentes études récentes montrent que les télétravailleurs plébiscitent ce mode d’activité. Et si les salariés souhaitent aujourd’hui pouvoir librement choisir de travailler au bureau, à distance ou en mode hybride, leurs managers ne semblent pas avoir les mêmes priorités.

L’éditeur de solution de visioconférence Zoom a demandé à Momentive de réaliser une étude intitulée « l’avenir du travail revisité », de laquelle il ressort que plus des 2 tiers (69%) des personnes interrogées souhaitent pouvoir choisir elles-mêmes si elles travaillent à distance, au bureau ou selon un mix des deux.

Ce pourcentage déjà élevé grimperait même à 85% pour ceux qui effectuent déjà tout ou partie de leur travail à distance. Un chiffre qui montre à quel point il sera difficile de ramener tous ces collaborateurs à du « 100% présentiel » avec la levée des restrictions sanitaires au travail.

Travail hybride

Travail hybride : les salariés souhaitent pouvoir choisir où ils travaillent

Un engouement confirmé par un autre chiffre : quand on interroge ceux qui télétravaillent uniquement, 55% seraient prêts à chercher un nouveau job s’ils ne disposaient plus, et selon leurs propres critères, d’un environnement de travail idéal (autrement dit qui leur laisse un libre choix d’où travailler).

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Ces données, intéressantes, ne correspondent pas tout à fait à celles compilées par la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, ministère du travail), même si la tendance générale se révèle identique. La France a ses particularités que l’étude internationale de Zoom tend à masquer.

Les chiffres publiés en février dernier par la Dares font en effet ressortir que l’échantillon des télétravailleurs potentiels est réduit puisqu’il ne concerne que 36% des personnes sondées. Sur 100 salariés français, une grosse moitié (56%) occupe un emploi qui n’est pas concerné par le télétravail, et 8% ne souhaitent pas s’y mettre quand bien même ils le pourraient.

Le télétravail ne concerne donc, et pour différentes raisons, pas tout le monde. Un point relevé par l’Insee qui rappelle que, ces deux dernières années, si 58% des cadres ont télétravaillé, ils n’étaient que 20% chez les employés et 2% pour les ouvriers.

Mais selon l’étude de la Dares, parmi les personnes sondées qui peuvent travailler à distance, 52% sont favorables à du télétravail partiel à raison de 1 ou 2 journées par semaine, et 25% se laisseraient tenter par 3 ou 4 jours tandis que les « Exclusifs » qui veulent télétravailler toute la semaine ne représentent, relativement, que 8,3%.

Avec la fin de certaines des restrictions s’appliquant au monde de l’entreprise, il faudra voir si le mouvement initié dans un contexte sanitaire très particulier perdure, ou a contrario si les entreprises et les managers vont ‘massivement’ rapatrier les collaborateurs dans les locaux professionnels. Une hypothèse qui ne sera pas appréciée par tous les collaborateurs mais qui existe clairement dans bien des entreprises. Une récente étude « Génie des Lieux » montraient que pour 81% des entreprises la priorité 2022 était de faire revenir leurs collaborateurs au bureau, au moins partiellement du temps. Et 57% des dirigeants d’entreprises n’avaient aucune intention de laisser aux collaborateurs le choix de leur lieu de travail.

Rien de bien étonnant à cela. Une étude réalisée par le Centre d’Economie Industrielle de l’Ecole des Mines, et disponible en ligne, rappelle que « dans les pays du centre et du sud de l’Europe, comme en France ou en Italie, on part du principe qu’on ne manage bien son équipe que de près ».

Nous verrons dans les prochaines semaines si nos managers nationaux ont su vraiment tirer la leçon des 2 années écoulées et seront prêts à écouter de nouvelles attentes que certains de leurs collaborateurs ont déjà largement exprimées.


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