Selon plusieurs sources (ici, ici et ici), IBM s’apprêterait à supprimer 26 % de ses effectifs soit 112 000 salariés, un niveau largement supérieur à la purge de 1993 de 60 000 salariés.

Malgré des bénéfices et des versements de dividendes substantiels, IBM montre depuis quelques années des difficultés évidentes à se renouveler et à trouver de nouvelles sources de croissance. Résultat : un chiffre d’affaires en panne. Les derniers résultats (IBM : plus ça va, moins ça va !) montraient à nouveau ces difficultés, IBM publiait un chiffre d’affaires en baisse pour le 11e trimestre consécutif. Dans un mail récent (IBM Reorganizes To Reflect Its New Business Machine) envoyé à tous les salariés de l’entreprise, Ginni Tommetty expliquait : « Il y a un an, nous avions défini les bases de notre stratégie et indiqué que les investissements réalisé par IBM, les acquisitions, les cessions d’acquisitions – et nos propres pratiques – devraient être redéfinis par nos impératifs stratégiques autour des données (au sens analytics : NDLR), du cloud et de la sécurité. Cette dernière année a validé notre stratégie alors que nos clients investissent massivement dans ces nouvelles technologies. Notre indudrie se restructure rapidement et IBM y répond de manière très active (…).

Mais à aucun moment, ce mail ne laissait entendre qu’un remède de cheval aussi fort serait appliqué à l’entreprise à aussi courte échéance. Le projet baptisé « Project Chrome’ » est censé faire évoluer l’entreprise vers son nouveau business model alias cloud computing et doit aider IBM à réduire les coûts. Malgré de nombreuses tentatives, IBM semblait avoir du mal à se réinventer mais à sa décharge les concurrents comparables de l’époque du mainframe et de l’informatique centralisée qui faisaient partir du paysage évoqué sous l’appellation IBM et les sept nains (Burroughs, Univac, NCR, Control Data Corporation, Honeywell, RCA et General Electric), réduit dans un groupe plus étroit (Bunch pour Burroughs, Univac, NCR, Control Data Corporation, and Honeywell) ont tous disparus du secteur de l’informatique, en tous de la fabrication de matériel et se sont repliés sur leur marché d’origine ou se sont réorientés vers les services. Il en va de même pour les acteurs européens du groupe Bison (Bull, ICL, Siemens, Olivetti, Nixdorf). L’épisode le plus récent de cette histoire a été le rachat de Bull par la SSII Atos ( Succès de l’offre publique d’achat d’Atos sur Bull).

IBM n’a pas encore donné de précision sur la manière de procéder dans cette réduction d’effectifs mais l’opération devrait être réalisée assez rapidement, en quelques semaines. Des activités devraient particulièrement touchés comme celles liées au mainframe ou au stockage. De même certaines régions pourraient porter un lourde part du fardeau. L’Inde qui avait connu une croissance d’effectifs très rapide en devenant la première filiale avait même les Etats-Unis et qui avait déjà connue la saignée pourrait bien aussi être touchée. Rappelons qu’IBM ne donne plus d’indications sur la répartition de ses effectifs en fonction des zones géographiques depuis plusieurs années.