Ces dernières années, le marché des serveurs x86 est resté étale et le restera sur les trois à cinq ans à venir. 5 raisons qui expliquent cette stagnation.

Les ventes cumulées des 5 premiers fournisseurs de serveurs étaient légèrement inférieures en 2013 que 5 ans plus tôt (Le déclin des serveurs est-il inexorable ?). Dans une note intitulée X86 Server Market Stagnation, le cabinet Robert Frances Group (RFG) explique ce phénomène par 5 facteurs dont certains peuvent se conjuguer : la virtualisation, le cloud, les serveurs à architectures convergées, les serveurs hyperscale et les serveurs Unix et les mainframes qui font de la résistance. A ces 5 facteurs, on peut sans doute ajouter un sixième lié à l’augmentation régulière de la puissance de traitement qui semble actuellement être plus rapide que l’augmentation de la demande de traitement.

La virtualisation
Suite au phénomène des systèmes distribués dans les années 90, le parc des serveurs x86 n’a cessé de se développer débouchant parfois sur des situations de bric-à-brac. Parfois, chaque mise en place d’une nouvelle application nécessitait l’installation d’un nouveau serveur. Il n’était pas si rare que des serveurs soient utilisés seulement à 10 ou 20 % de leur capacité. Depuis 5 ou 6 années maintenant, la pression pour une plus grande économie d’énergie et une simplification des data center a largement favorisé la virtualisation des serveurs.

Aujourd’hui, le cabinet RFG estime que la moitié des entreprises ont mis en place cette technologie et que dans ces entreprises la moitié des serveurs sont virtualisés. Ce qui aurait permis de faire progresser le taux d’utilisation à 30 %. On le voit, des marges de progression importante sont encore possibles. Et les nouveaux serveurs virtualisés qui sont actuellement installés remplaceraient entre 4 et 6 serveurs physiques. Un nouveau serveur aujourd’hui est au moins 2 fois plus puissant qu’un serveur équivalent installé il y a quatre ans de telle sorte qu’une application qui aurait nécessité deux serveurs (ou plus) d’il y a quatre n’en n’ont plus besoin que d’un seul. Le cabinet RFG mentionne une étude d’optimisation de data center qui montrait que les serveurs étaient en majorité largement sous-utilisés et que 40 % d’entre eux pouvaient être déconnectés sans incident sur la bonne marche des applications.

Le cloud computing
Le second facteur ayant une incidence sur la vente des serveurs x86 est l’avancée du cloud. Même si le cloud ne représente encore qu’une petite fraction de la puissance informatique, il ralentit les ventes de nouveaux serveurs, nombre d’entreprises préférant se tourner vers des services cloud (PaaS, IaaS et SaaS). Selon IDC, 30 % de la surface construite de nouveaux data centers d’ici à 2017 appartiendra à des fournisseurs de services cloud. Avec au passage une optimisation de l’utilisation des serveurs bien plus élevée que dans les centres informatiques des entreprises. Là où une entreprise acquiert 4 à 6 nouveaux serveurs, un fournisseur de services cloud en installe un seul sur lequel il procède à une forte consolidation. Salesforce par exemple fait état d’un d’un ratio de 30 pour 1, 30 applications CRM qui auraient nécessité l’installation de 30 serveurs, Salesforce les consolide sur un seul serveur.

Les serveurs à architecture convergées
Les nouveaux systèmes à architecture convergée proposés par HP, IBM, Oracle, VCE et d’autres fournisseurs qui intègrent des serveurs x86 sont conçus pour offrir une meilleure automatisation et optimisation. Les constructeurs de ces systèmes estiment que ces nouvelles architectures divisent par deux le nombre de serveurs traditionnels x86 nécessaires.

 

Les serveurs de type hyperscale
Le marché de ce type de serveurs est relativement immature : les SeaMicro d’AMD ont été lancés il y a trois ans et les serveurs Moonshoot d’HP il y a à peine un an (Les serveurs Moonshot d’HP en pleine mutation). Mais comme les systèmes convergés, les serveurs hypescale pourront remplacer avantageusement les serveurs traditionnels x86.

Mainframes et serveurs Unix
Contrairement aux idées reçues, la base installée des mainframes et des serveurs Unix est relativement stable. La majorité des migrations des systèmes Unix sur des serveurs x86 a déjà été réalisées et n’est donc plus à faire, impactant d’autant la vente de ces derniers. De son côté, IBM peut pousser avantageusement ces System z Entreprise Linux qui, selon RFG, offre un ratio coût/performance deux fois supérieur aux serveurs x86 tout en offrant une meilleure disponibilité, fiabilité et « scalabilité ».