Qu’on se le dise, les IA ne sont plus des jouets à 20 dollars. Plus les modèles réfléchissent, plus ils sont utiles dans notre travail quotidien et plus ils coûtent cher à opérer. Entre raisonnement avancé, gestion de documents complexes et interactions longues, les utilisateurs professionnels veulent du lourd — et ça se paie ! Cher ! Pour ceux qui bossent avec tous les jours avec l’IA, Anthropic, comme OpenAI avant elle, dégaine des forfaits « Max » musclés — jusqu’à 200 dollars le ticket d’entrée. Ouch…
Les nouveaux modèles génératifs à raisonnement, tous comme les nouveaux modèles de génération d’images ou de vidéos sont extrêmement coûteux en ressources machines et donc extrêmement coûteux à opérer. Et les traditionnels abonnements à 20$ ne semblent clairement plus suffisants pour permettre aux acteurs de l’IA de rentrer dans leurs frais. Il en résulte des limitations de plus en plus contraignantes sur ces abonnements accessibles et par voie de conséquence l’apparition de nouveaux forfaits bien plus onéreux pour repousser ses limites.
OpenAI avait surpris tout le monde en annonçant un « ChatGPT Pro » à 200 dollars par mois ! Anthropic lui emboite le pas !
Une nouvelle offre premium à deux niveaux
Anthropic a en effet annoncé cette semaine le lancement d’une nouvelle offre « Max » pour son assistant Claude AI. Il se destine aux utilisateurs intensifs qui ont particulièrement besoin de la pertinence et de la qualité d’expression et de réflexion de son modèle « Claude 3.7 Sonnet ».
Rappelons que « Claude 3.7 Sonnet » est un modèle hybride de nouvelle génération qui combine modèle classique et modèle à raisonnement.
La nouvelle offre « MAX » se décline en deux formules distinctes : une version à 100$ mensuels offrant cinq fois plus d’utilisation que l’abonnement Pro actuel (20$), et une formule à 200$ permettant vingt fois plus d’interactions.
Cette dernière se positionne donc directement en concurrence avec ChatGPT Pro d’OpenAI, également proposé à 200$ par mois, alors que Claude AI n’offre pas les outils de génération d’images et de génération vidéo proposés dans l’offre Pro d’OpenAI.
Une clientèle professionnelle ciblée
Selon Scott White, responsable produit chez Anthropic, cette nouvelle offre répond principalement aux besoins des professionnels utilisant Claude quotidiennement pour du développement informatique, des services financiers, des applications média ou marketing. L’entreprise cible les utilisateurs qui travaillent régulièrement avec des documents volumineux, des données complexes, ou qui ont besoin de conversations prolongées pour affiner leurs projets.
Au-delà des quotas d’utilisation étendus, les abonnés Max bénéficieront d’un accès prioritaire aux nouveaux modèles et fonctionnalités d’Anthropic, dont le mode vocal de Claude qui sera prochainement déployé. L’entreprise crée ainsi « un canal exclusif pour tester et implémenter des solutions Claude innovantes ». Un canal quand même bien onéreux.
Reste à savoir si les entreprises et les indépendants seront prêts à dépenser 100 ou 200 dollars par mois et par utilisateurs. On comprend bien l’urgence de ces startups à proposer des services rentables et à augmenter leurs revenus face aux coûts massifs de développement et d’exploitation.
Certes, pour l’instant, ce genre d’initiative semble porter ses fruits : deux mois après le lancement de ChatGPT Pro, OpenAI aurait vu ses revenus annualisés augmenter de 300 millions de dollars. Ce qui n’est évidemment pas négligeable.
Mais à l’heure où les grands modèles n’ont jamais été aussi proches les uns des autres en termes de qualité, OpenAI et Anthropic risquent gros face à des Microsoft Copilot et Google Gemini à même d’en proposer autant pour beaucoup moins cher. De quoi aussi motiver de plus en plus d’entreprises à se pencher sur l’hébergement en interne de modèles certes plus petits, donc moins universels, mais justement bien plus spécialisés sur leurs besoins et métiers.