En quête de vitesse décisionnelle et d’efficacité opérationnelle, Microsoft taille une nouvelle fois dans ses effectifs et prépare des licenciements à hauteur de 3% de ses collaborateurs malgré des profits en pleine forme. L’obsession IA redéfinit les priorités, même pour les poids lourds du secteur.
C’est presque devenu une habitude, un rituel en ces années post-Covid. A chaque début d’année, Microsoft – malgré ses bénéfices records – annonce entre 3% et 5% de suppression de postes. Un moyen pour l’entreprise de continuer d’optimiser sa Workforce.
Mais la nouvelle réduction d’effectifs engagée par le géant de Redmond en ce mois de mai 2025 est la plus importante depuis 2023 : quelque 3 % de ses collaborateurs – soit entre 6 000 et 7 000 personnes sur 228.000 – reçoivent cette semaine leur notification de départ.
Les coupes touchent toutes les régions et tous les échelons, avec un accent particulier mis sur la suppression de strates managériales jugées redondantes. « Nous continuons à mettre en œuvre les changements organisationnels nécessaires pour positionner au mieux l’entreprise dans un marché dynamique », justifie un porte‑parole.
La directrice financière Amy Hood précise vouloir « des équipes à haute performance avec moins de managers » — un objectif réaffirmé lors de la présentation des résultats d’avril.
Ce dégraissage intervient alors que l’éditeur a publié un troisième trimestre 2025 solide : 70,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires (+13 %) pour 25,8 milliards de bénéfice net (+18 %). L’annonce n’en a pas moins entraîné un léger repli du titre à Wall Street (-0,26 %, 448 $).
En toile de fond, Microsoft poursuit une course effrénée à l’infrastructure IA : plus de 80 milliards de dollars d’investissement sont budgétés sur l’exercice, poussant la direction à chercher des économies ailleurs. La firme avait déjà supprimé 1 900 postes en janvier 2024, principalement liés à l’intégration d’Activision Blizzard, après avoir éliminé 10 000 emplois début 2023.
Ces réductions s’inscrivent dans un mouvement plus large qui touche l’ensemble des GAFAM: Amazon et Meta ont, eux aussi, procédé à des licenciements massifs ces derniers mois. Dit autrement, les acteurs les plus profitables poursuivent le réajustement continu de leur base salariale pour financer la montée en puissance de l’IA, tout en cherchant à accélérer la prise de décision en interne.