On sait à quelle heure on part, pas toujours à quelle heure on arrive. Telle est la situation des transports en Ile de France. Qui devrait changer.

On parle de l’open data depuis plusieurs années mais il semblerait que l’ouverture des données soit plus difficile qu’il n’y parait. La politique d’ouverture des données du STIF[1] (Syndicat des transports d’Île-de-France) avait été arrêtée en 2009 et proposait à la fois accès à des données statiques et dynamiques. Mais cette ouverture avait jusqu’ici été relativement timide.

Car sans open data pas de big data ou dit autrement il est impossible de développer des applications si les données sur le trafic ne sont pas disponibles. Dans une interview au Journal du Dimanche, Valérie Pécresse, Présidente de la région Ile de France, a indiqué, parmi différentes mesures, qu’elle voulait mettre à disposition des futurs utilisateurs toutes les données liées au trafic de la région avec comme objectif la création de nouveaux services pour faciliter les déplacements franciliens. « Partir sans savoir quand et comment on arrive à destination, ce n’est plus possible » affirmait-elle à l’hebdomadaire. On ne saurait qu’acquiescer sans parler des conditions de transport qui, dans certains cas, ne sont pas dignes d’un pays dit moderne.

L’idée est donc d’unifier toutes les données éparses produites par différents intervenants comme la RATP, la SCNF, l’application Waze pour le trafic automobile et utiliser ensuite des algorithmes prédictifs en temps réel. Permettant ainsi aux usagers de gagner du temps et de déterminer avec plus de précision les temps de transport d’un point A à un point B. Toutes les données seront centralisées par le STIF

Mais pour que construire des applications fiables, la qualité des données est un enjeu majeur explique le STIF sur son site www.opendata.stif.info impliquant trois conditions majeures.

– Cohérentes : Les jeux de données proposées sont tous reliés à des référentiels constitués par le STIF et les opérateurs de transport. Ils permettent d’améliorer l’interopérabilité des données et ouvrent des champs d’exploitation de l’information élargis.
– Complètes : Elles concernent les 75 opérateurs de transports franciliens, soit 1700 lignes de transport et plus de 42 000 arrêts.
– Mises à jour régulièrement : les données horaires et les référentiels, seront mis à jour au moins une fois par quinzaine pour permettre la prise en compte de tous les changements planifiés qui rythment la vie des réseaux.

Plusieurs dizaines de jeux de données seront progressivement ouvertes, soit sous forme de données brutes (structure du réseau, horaires, données d’usage, etc.) soit sous forme de services dynamiques ou API (service de recherche d’itinéraires, informations temps réel, etc.).

Ces données concerneront principalement la thématique transport en commun mais adresseront aussi les autres modes tels que le vélo ou le covoiturage… Le STIF va progressivement enrichir le portail pour en faire un point d’entrée unique de toutes les données de mobilité en Ile-de-France.

Selon la présidente de la région, ces services auront une incidence concrète sur la vie des usagers leur permettant de prendre les bonnes décisions. En modifiant seulement 5 à 10 % des déplacements, il est possible d’améliorer considérablement la fluidité des transports.

Parmi les autres projets qui complètent ce plan ope data, on peut signaler le smart Navigo à vocation universele qui sera à terme hébergé par les smartphones pour payer tous les transports (Vélib, Veligo, Autolib, Taxis) mais aussi d’autres services comme les parkings, l’équipement en Wifi de 150 gares, le paiement par carte bancaire sans contact pour les utilisateurs occasionnels et la mise en circulation de 700 rames de RER neuves ou rénovées d’ici 2021.

 


Formats et licences des données

Dans cette première version du portail, toutes les données sont à télécharger dans des formats bruts (fichiers txt, csv, shape, etc.). Il est aussi possible de consulter les données sans les télécharger en utilisant les outils de visualisation disponibles (filtres, représentations cartographiques, etc.).

Dans une prochaine version du portail (2016), des Web services (API) comme le service de recherches d’itinéraires seront aussi proposés. Leur usage sera soumis à l’acceptation de CGU et sera gratuit dans la limite d’un nombre de requête quotidienne.

Le STIF a choisi de mettre à disposition ses données de référence, décrivant notamment la structuration du réseau de transport (référentiel des arrêts et des lignes, tracés du réseau ferré, etc.) sous « licence Ouverte », https://www.etalab.gouv.fr/licence-ouverte-open-li….

Cette licence a été conçue par la mission Etalab dans le cadre de la politique du Gouvernement en faveur de l’ouverture des données publiques (« Open Data »). Et vise à faciliter et encourager la réutilisation des données publiques mises à disposition gratuitement.  Certaines données de mobilité, notamment celles co-construites avec les opérateurs de transport, sont mises à disposition sous « licence ODBL ».


 

 

[1] Le STIF, établissement public administratif sui generis, est l’autorité organisatrice des transports de la région Île-de-France. Les membres du STIF sont la Région Île-de-France et les départements de cette région