Quoiqu’en accès restreint, Bing IA est déjà en train de changer l’importance du moteur Bing au sein du groupe avec désormais plus de 100 millions d’utilisateurs quotidiens. Mais il reste un long chemin à parcourir…
Après avoir ultra bridé sa nouvelle IA pour lui éviter les spectaculaires dérapages de sa première semaine d’existence, Microsoft commence à de nouveau lui lâcher la bride. Désormais, les verrous mis en place dans l’affolement après une semaine de dérives médiatisées s’assouplissent régulièrement. Désormais, les utilisateurs autorisés à y accéder (il faut toujours s’inscrire à une liste d’attente) ont désormais droit à 120 sessions de discussion par jour. Plus important encore, la limite de 5 échanges par session a désormais été portée à 10 échanges par session, ce qui permet à nouveau de vrais échanges avec l’IA.
Il est vrai qu’entre temps, Microsoft a réentraîné certains de ces modèles et introduit une nouvelle version (dénommée Bing v96) qui semble moins encline à perdre le fil des discussions et à affabuler. D’autant que l’éditeur a aussi implémenté un réglage en début de discussion pour préciser à l’IA si elle doit se montrer précise, créative ou « équilibrée ».
Comme Guy Hervier l’expliquait dans un des derniers InfoNews Hebdo, Microsoft est un nain sur le marché du moteur du marché de la recherche. Mais si l’IA lui permet de gagner ne serait-ce que 10% de parts de marché, c’est toute l’économie de cette division de Microsoft qui s’en trouvera profondément métamorphosée.
100 millions d’utilisateurs quotidiens pour Bing
Or justement, toute l’attention portée à Bing IA est en train d’aider l’éditeur. Pour la toute première fois de son histoire, le moteur Bing (ancienne et nouvelle versions combinées) a passé la barre des 100 millions d’utilisateurs actifs quotidiens ! Microsoft le reconnait volontiers, cela reste un nombre « petit » face au géant Google. C’est néanmoins un palier franchi. L’IA n’est pas la seule raison de cette montée en puissance même si elle contribue. L’apparition de Bing dans la barre de recherche de Windows 11 « February Update » est probablement aussi un bon véhicule d’audience.
Les chiffres centrés sur Bing IA sont encore plus intéressants. Alors que Microsoft a ralenti le nombre d’utilisateurs autorisés à y accéder (environ un million de comptes pour l’instant), Yusuf Mehdi explique que plus de 45 millions de discussions avec l’IA ont déjà été initiées. Selon le CMO de Microsoft, un tiers des utilisateurs autorisés à discuter avec l’IA le font quotidiennement. Et un tiers des utilisateurs de Bing IA n’avait jamais utilisé le moteur Bing auparavant.
Bien sûr l’IA Bing n’est qu’une des pistes stratégiques poursuivies par l’éditeur pour infiltrer de l’IA dans le quotidien de tous les internautes et de toutes les entreprises. Microsoft a implémenté son IA conversationnelle dans Skype la semaine dernière, a lancé son IA Dynamics 365 Copilot au cœur de sa solution ERP/CRM et s’apprête à faire d’importantes annonces le 16 mars prochain autour des IA dans Microsoft 365.
Une célérité qui pousse les autres éditeurs à agir également le plus souvent en s’appuyant sur les technologies d’Open AI. Ainsi, Salesforce a annoncé son Einstein GPT pour sa plateforme CRM, Slack intègre ChatGPT, HubSpot CRM a son ChatSpot (basé sur ChatGPT), SnapChat embarque un chatbot My AI, Shopify et Instacart ont chacun lancé des assistants shopping, Opera va intégrer ChatGPT, etc. L’ère de l’IA générative est bien lancée…