A l’occasion de son grand rendez-vous européen, Cisco Live, qui se déroulait cette semaine, à Milan, Cisco a mis en avant ses offres de logiciels pour l’administration du Cloud.

Si la communication externe de Cisco a été discrète sur le « Software Defined Network », le fameux SDN, la virtualisation des réseaux, qui était pourtant présentée comme une révolution fondamentale, il y a quatre ans, était omniprésente. Un nombre important de conférences et réunions étaient programmées, plus de 60 sur 550, autour de son contrôleur EPIC et de son ACI ( Application Centric Infrastructure) à la base de son offre SDN.

Mais l’heure est plutôt aux offres de data center et au cloud, un marché bien plus concrêt et plus lucratif à court terme.

L’offre de la compagnie avait été revue en matière de sécurité, de connexions WAN et d’analyse contextuelle pour les principaux environnements physiques et virtuels. L’optique de l’internet des objets (IdO) fait aussi partie de cette évolution.

Les trois principales offres du portefeuille de logiciels « Cisco ONE » se destinent désormais à la gestion des datacenters, aux WAN et à l’accès aux services. Les utilisateurs se procureront successivement des «couches» de logiciels pour leurs équipements. La première couche base sera complétée par des niveaux plus avancés, selon les besoins, telles que la gestion de l’application et celle de sécurité complémentaire.ONE-Enterprise-Networks-Architecture-GameChanger

L’accent mis sur les logiciels pour étendre ses offres dans le Cloud, en particulier la stratégie Intercloud de la société déjà annoncée l’année dernière, devrait faciliter la création d’environnements de cloud hybrides (utilisant à la fois des clouds publics et privés).

Une des nouveautés tient au fait que Cisco  s’orienterait vers un modèle de licence par abonnement pour ses logiciels. Désormais, elle les proposera dans des forfaits distincts de son offre matériel, ce qui anticipe parfaitement la séparation annoncée avec le SDN. Cisco a reconnu implicitement, par cette évolution, que la manière dont elle vendait ses logiciels pour la gestion de réseau, dans le passé, était devenue trop complexe, le SDN participant allégrement à la confusion.

La nouvelle offre Cisco ONE reposera donc désormais sur des licences « portables » qui pourront être utilisées avec les nouveaux et certains anciens matériels, ce qui permettra de tirer partie sans délais des innovations annoncées. Dans le discours de Cisco, le schéma « tout ou rien » se transforme en une approche à la carte, les fonctionnalités logicielles payantes en multiple options se muent en des suites simples conçues pour une solution spécifique.

Gordon Thomson, le directeur général des réseaux d’entreprise de la firme, a déclaré lors de cette édition de Cisoc Live. « Cisco a toujours été considéré comme un fournisseur de matériel mais nous sommes pourtant le cinquième éditeur de logiciels dans le monde et le troisième plus grand fournisseur de logiciels en mode locatif (SAAS, Software as a Service) ». L’an passé, la firme se présentait comme l’un des premiers fournisseurs de serveurs, n’hésitant pas à brocarder les piliers du secteur (IBM, HP, Oracle et Dell) ce qui était aussi une réalité. Mais sur le fond, une forme de doute s’installe lorsque votre fournisseur parait changer de priorité tous les trois ans en fonction des opportunités.

Une amélioration de la sécurité et de la gestion des hyperviseurs

La suite Cisco ONE Suite Enterprise Cloud permet l’automatisation des catalogue de services. Les utilisateurs, selon la firme, veulent disposer des solutions selon leurs besoins, à la demande. Son objectif premier est aussi le contrôle des infrastructures et le suivi des politiques d’administration. Des outils de Workflow devraient simplifier la gestion des clouds privés ainsi que le support des hyperviseurs multiples. Ces solutions que l’on peut qualifier « d’hybrides » ont étés conçues pour donner aux administrateurs un meilleur contrôle sur les services des cloud public.ciscolive-milan-2015-carousel--photograph_430w288h

« Toutes les fonctionnalités dont vous aviez besoin pour un cloud privé et pour un cloud public, nous les apportons dans une même suite », concluait Gordon Thomson. « Nous rendons le cloud hybride plus simple à vivre. »

Sur le fond des réseaux, le rachat de Meraki par Cisco en 2012 pour la somme de 1,2 milliard de dollars, est une preuve flagrante que la firme a du mal à innover en interne. Meraki était à cette époque surtout reconnue en tant qu’acteur majeur du sans fil.

Depuis lors, le portefeuille a été enrichi et englobe désormais l’ensemble du spectre informatique, y compris les points d’accès sans fil, les commutateurs Ethernet, les appliances de sécurité et la gestion de la mobilité en entreprise. Dans ses communiqués Cisco, d’ailleurs, ne s’en cache pas.

« Meraki ciblait à l’origine le segment des moyennes entreprises. Aujourd’hui, face au glissement de plus en plus prononcé des besoins informatiques des utilisateurs vers le cloud, Cisco Meraki s’est adaptée aux environnements des grandes entreprises qui possèdent des bureaux distribués nécessitant le déploiement rapide des applications et de l’informatique, une cohérence opérationnelle, des fonctionnalités « over-the-web » rationalisées et une facilité de gestion. Cisco a créé de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux produits spécialement conçus pour les grands comptes, notamment. » On pourrait en dire autant de l’offre de sécurité issue de la firme Sourcefire rachetée à prix d’or en octobre 2013,

Désormais cette offre est omniprésente. Bref, Cisco qui ciblait auparavant les réseaux est devenu un fabricant de serveurs et de logiciels au même titre qu’IBM, Dell ou HP.