Le milliardaire Elon Musk, en conflit avec la startup qu’il a financée à ses débuts, en veut toujours autant à Sam Altman, Microsoft et OpenAI. Il veut obtenir une injonction bloquant la transformation d’OpenAI d’une société non lucrative en société lucrative. De quoi remettre en question la levée de 6 milliards d’euros annoncée en octobre ?
On ne sait plus trop ce qui motive l’acharnement d’Elon Musk contre OpenAI, mais le milliardaire a clairement une dent contre la startup qu’il a cofondée et cofinancée en 2015 avant de la quitter assez abruptement en 2018, bien avant ChatGPT et la croissance démesurée de la jeune pousse.
En mars 2024, Elon Musk avait déjà porté plainte contre OpenAI avant de se rétracter 3 mois plus tard pour finalement repartir au combat en août dernier.
Et cette semaine, le fantasque milliardaire en remet une couche. Il intensifie son différend juridique avec la startup pionnière de la GenAI en déposant une demande d’injonction préliminaire auprès d’un tribunal fédéral. Objectif : empêcher la conversion complète d’OpenAI en entreprise à but lucratif et contester certaines pratiques commerciales présumées anticoncurrentielles.
La requête, déposée par les avocats de Musk, xAI et l’ancienne membre du conseil d’administration Shivon Zilis, vise aussi à interdire à OpenAI d’imposer des restrictions d’investissement à ses partenaires financiers. Selon les avocats du milliardaire, xAI n’arriverait pas à recueillir des financements parce qu’OpenAI interdit à ses partenaires financiers tout investissement dans des concurrents. Les avocats de Musk affirment que les pratiques d’OpenAI et Microsoft constituent un « boycott groupé » limitant l’accès aux capitaux d’investissement pour les concurrents.
On rappellera que « ces restrictions » n’ont cependant pas empêché xAI de lever 6 milliards de dollars en mai dernier auprès de Sequoia Capital, Andreesen Horowitz et bien d’autres.
De son côté, OpenAI a également annoncé en octobre dernier une levée de fonds de 6,6 milliards de dollars menée par Thrive Capital et Tiger Global en partenariat avec Microsoft, NVidia, Softbank, Khosla Ventures, Fidelity Management & Research Co.
Ce nouvel épisode juridique intervient alors que la FTC intensifie sa surveillance du secteur, avec une enquête approfondie sur les partenariats entre développeurs d’IA et grands fournisseurs de services cloud. Il intervient surtout alors que Donald Trump vient d’être élu à la présidence des USA dont il prendra les commandes en janvier prochain et qu’Elon Musk, son grand soutien financier, s’est vu confier un rôle clé au sein du « Département de l’efficacité gouvernementale » (le DOGE américain). Une influence d’Elon Musk sur la politique de Trump que nombre de CEO américain redoute.
OpenAI a réagi par la voix d’un porte-parole qui a expliqué que « cette quatrième tentative d’Elon, qui recycle à nouveau les mêmes accusations infondées, reste totalement dénuée de fondement. »