Surprise… Voire même déflagration… Google fait marche arrière sur la suppression des cookies tiers et veut introduire un nouveau modèle de choix pour les utilisateurs de Chrome moins perturbateur pour l’économie internet…

Les étoiles n’étaient pas alignées et les difficultés économiques de 2024 ne simplifiaient pas une transition aussi disruptive pour le e-commerce et la publicité sur Internet. Ainsi, au lieu d’un peu plus verrouiller le Web autour de Google, la transformation aurait probablement bien davantage impacté les revenus du géant américain.

Dans un revirement assez inattendu, Google a annoncé cette semaine l’abandon de son projet de supprimer les cookies tiers de son navigateur Chrome, large leader du marché. Cette décision intervient après quatre années de retards, de pressions réglementaires (notamment de l’UE et plus encore de la CMA britannique qui avait relevé 39 points d’inquiétude), de levées de boucliers chez les acteurs du retargeting et du e-commerce.

Dans un billet de Blog, Anthony Chavez, vice-président de Google, a reconnu que la transition originellement proposée par Google nécessitait un travail trop important de la part de nombreux participants et engendrait trop d’impact sur les éditeurs, les annonceurs et toutes les personnes impliquées dans la publicité en ligne. « À la lumière de ces considérations, nous proposons une approche actualisée qui met l’accent sur le choix de l’utilisateur » écrit-il.

Officiellement, Google n’abandonne totalement pas son initiative Privacy Sandbox, mais là réoriente. Au lieu d’éliminer complètement les cookies tiers, Google va finalement combiner l’ancienne et la nouvelle approche. Chrome va ainsi s’enrichir d’une nouvelle expérience utilisateur permettant aux internautes de choisir entre les cookies tiers traditionnels et les nouvelles technologies du Privacy Sandbox. Les utilisateurs auront la possibilité de modifier leur choix à tout moment, offrant ainsi une flexibilité accrue en matière de confidentialité.

Une décision qui reflète le délicat équilibre recherché par Google entre les besoins de confidentialité des utilisateurs, les règlementations européennes en matière de protection des données privées et les intérêts des annonceurs qui alimentent l’empire publicitaire en ligne du géant américain.

Cependant, certains observateurs considèrent cette annonce comme un constat d’échec pour le projet Privacy Sandbox. Lancé en 2019, le projet a connu une histoire mouvementée, marquée par des critiques de l’industrie, des inquiétudes réglementaires, des conflits avec les développeurs d’extension et avec les éditeurs de navigateurs concurrents. Au point que désormais, certaines protections « adblockers » cherchaient désormais à carrément bloquer la « Privacy Sandbox ». Dit autrement, les Cookies ne vont finalement pas mourir de sitôt…

 

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