L’Alliance Green IT, en collaboration avec l’ADEME, le CDRT et Act For Better Planet, a développé en open source une calculette bien utile pour mesurer et optimiser l’empreinte environnementale des réseaux numériques d’entreprise. 

Les activités liées au numérique affectent l’environnement de multiples façons : elles entraînent une consommation de ressources précieuses qui s’épuisent, une utilisation d’énergie sujette à des fluctuations de disponibilité et de coût, ainsi que des émissions de gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique et à divers types de pollution. Ces conséquences découlent de la chaîne matérielle étendue et complexe requise pour nos besoins numériques allant de leur fabrication au reconditionnement des composants en fin de vie en passant bien sûr par leur utilisation durant quelques années.
Pour atténuer ces effets, cette empreinte du numérique, il est essentiel de les mesurer afin d’identifier et de réduire les impacts les plus significatifs. Les spécialistes s’accordent sur l’emploi de l’Analyse du Cycle de Vie comme méthode complète pour évaluer l’impact environnemental selon plusieurs critères (émissions de gaz à effet de serre, consommation d’eau, d’énergie, de matières premières, pollution, etc.). Les impacts environnementaux ne se limitent pas à l’utilisation des appareils mais concernent toutes les phases de leur cycle de vie, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à leur élimination en fin de vie.

Mais mesurer cette empreinte demeure un défi. S’il existe quelques outils pour mesurer l’empreinte des services exécutés dans les clouds des hyperscalers et d’autres outils attachés aux serveurs et postes de travail des entreprises, il manquait une calculette d’empreinte environnementale des réseaux d’entreprise.

Il aura ainsi fallu 12 mois de réflexion, recherches et études à L’Alliance Green IT (AGIT), l’ADEME, le CDRT et Act For Better Planet, pour aboutir à cette première calculette à même de mesurer précisément l’impact environnemental des réseaux numériques d’entreprise et dès lors de marquer une avancée significative dans la gestion et l’écoconception des réseaux.

La genèse de cette calculette trouve ses racines dans l’appel à projet Perfecto, lancé par l’ADEME et l’ARCEP sous l’égide du gouvernement. L’objectif était de renforcer la visibilité de l’impact environnemental des réseaux et télécommunications et de découvrir des solutions pour améliorer l’empreinte écologique du secteur numérique.

Grâce à l’AGIT, qui a orchestré les financements et rassemblé les parties prenantes, les entreprises ont aujourd’hui accès à une méthodologie et des Règles de Catégories de Produits (RCP) ainsi qu’à un outil de calcul simple et accessible s’appuyant sur ces règles.

Accessible en open source sur le site du CDRT, cette calculette offre deux avantages majeurs. D’une part, elle augmente la transparence des entreprises sur l’impact environnemental des activités numériques. D’autre part, elle favorise l’écoconception des réseaux, une tendance que l’on voit d’autant plus se dessiner qu’elle conduit généralement à une optimisation dans la conception des réseaux qui s’accompagne souvent d’une optimisation des coûts et des dépenses. L’outil a été expérimenté par deux opérateurs français, Telerys et Intracom et les résultats obtenus confirment son efficacité dans la compréhension de l’impact environnemental des réseaux d’entreprise, ainsi que dans l’offre de solutions plus durables et économiquement avantageuses.

Bien évidemment, il ne s’agit là que d’une première version et bien des améliorations sont prévues pour améliorer sa facilité d’utilisation et son application pratique. Mais c’est un pas de plus dans la difficile quête à la sobriété numérique.

La calculette est accessible ici : CDRT

À lire également :

Green IT : Windows 11 améliore son suivi des consommations

40 minutes pour se former aux enjeux du Green IT

Baromètre Green IT : encore des efforts à faire !

Pourquoi la sobriété numérique doit s’imposer aux entreprises

Numérique : Les grands principes de la réduction de l’empreinte carbone