Selon l’étude « The Future of Work » menée par Marketforce et Pega, l’automatisation intelligente va gonfler les effectifs de l’entreprise et collaborer avec l’humain pour donner naissance à de nouveaux modèles d’organisation du travail.

Dans l’imaginaire collectif, la machine intelligente remplace forcément l’homme. Il se peut même qu’elle le combatte pour en faire une source d’énergie ou simplement pour en débarrasser la planète. Cette idée que la machine est l’ennemi de l’homme est tellement ancrée dans notre culture qu’il est difficile d’imaginer un robot intelligent qui collabore avec l’humain pour le soulager des taches pénibles, fastidieuses, chronophages, etc.
Il va pourtant falloir y penser sérieusement, car selon l’étude « The Future of Work » menée par Marketforce et Pega auprès de 845 cadres supérieurs provenant de différents secteurs d’activité, l’arrivée des machines intelligentes aux côtés de l’homme a un impact positif sur la performance des entreprises.

Des équipes mixtes plus performantes

La majorité des personnes interrogées estime que l’association de l’homme et de la machine donne en effet naissance à une collaboration plus efficace dans laquelle l’homme pourrait se consacrer à des activités plus motivantes et gratifiantes. Plus de la moitié (69%) des cadres pense donc qu’il faudrait désormais inclure les machines intelligentes dans les forces de travail de l’entreprise (workforce).
De fait, 79% des sondés estiment que l’automatisation (RPA – Robotic Process Automation) pourrait rendre les processus beaucoup plus efficaces et même contribuer à une amélioration de l’expérience client (59%).
Dès lors, travailler en collaboration avec une machine n’est plus un problème pour 88% des sondés… à condition de rester aux commandes !  Quatre personnes sur cinq n’aimeraient pas en effet être commandées par une machine. Cela étant, 64% estiment que la machine intelligente pourrait leur permettre de trouver des réponses à des problèmes qui, en temps normal, seraient traités par leurs dirigeants. Plus des trois quarts (78%) affirment même qu’elle pourrait aider les profils juniors à prendre des décisions plus éclairées.
Dit autrement, en aidant l’homme à prendre les bonnes décisions, l’IA pourrait contribuer à « aplatir » les modèles hiérarchiques et favoriser l’apparition d’organisations plus transversales. Près des trois quarts (72%) des sondés pensent d’ailleurs que l’automatisation intelligente va avoir un impact sur le middle management avec une réduction très significative du nombre de managers intermédiaires.
Étrangement, l’enquête stipule aussi que malgré cet engouement pour des collègues numériques intelligents, les assistants virtuels (Alexa, Siri ou encore Ok Google), dont le succès est incontestable dans le grand public, auront du mal à s’imposer en entreprise. Il faudra attendre 2025 pour que la technologie s’invite dans les processus professionnels selon 58% des sondés.
De la même façon, seulement 39% des sondés s’attendent à voir les robots humanoïdes envahir leur vie dans les 10 prochaines années. Mais ils sont tout de même 72% à penser qu’en 2037, ils feront partie de notre quotidien.

Source: « The Future Of Work » – A report from Pega and Marketforce

L’IA à la tête des RH

Autre enseignement de cette étude – et pas des moindres -, la machine pourrait bien prendre les rênes de la direction des ressources humaines!
Plus de la moitié des cadres (65 %) sont en effet persuadés que l’IA sera utilisée fréquemment à la présélection des candidats et lors des entretiens d’embauche dans les 10 prochaines années.
Plus inquiétant, 87% estiment qu’elle aidera la direction à évaluer la productivité de leurs employés et 74 % pensent qu’elle contribuera à l’évaluation des performances individuelles.
L’étude souligne toutefois que la valeur d’un collaborateur ne peut pas se résumer à un algorithme. De nombreux facteurs, tels que la créativité, l’empathie avec les clients, le charisme, etc. ne peuvent être appréciés par un simple calcul algorithmique. Mais 84% des sondés sont aussi persuadés que d’ici là, l’IA aura acquis ses lettres de noblesse dans l’intelligence émotionnelle et qu’elle sera donc en mesure de « calculer » la véritable valeur ajoutée d’un collaborateur.

Quoi qu’il en soit, tous les chiffres de cette étude relèvent du ressenti. À l’épreuve de la conception, du développement et des investissements en apprentissage et autres déploiements, il n’est pas du tout certain que le jeu vaille la chandelle du point de vue financier. D’autant qu’il suffit aussi d’une mauvaise expérience pour réveiller les craintes des humains avec un retour de la machine au placard, comme un outil inutile, effrayant, voire même potentiellement dangereux…