Le Wall Street Journal l’avait annoncé dès le début de la semaine : IBM va bien acquérir l’éditeur de Terraform, HashiCorp. L’information a été officialisée dans la soirée de Mercredi. Un coup de maître pour IBM qui, après le rachat de Red Hat en 2019, va dépenser la coquette somme de 6,4 milliards pour étendre encore plus sa présence dans tous les datacenters et tous les Cloud.
Bien sûr, il faut se méfier des rumeurs d’acquisition nées de discussions en cours. La semaine dernière, la rumeur voyait Salesforce racheter le pionnier du Data Management (MDM) Informatica pour 11 milliards de dollars. Finalement, on apprenait cette semaine que les discussions avaient tourné court et que tout rachat d’Informatica n’était plus à l’ordre du jour.
Cette semaine, c’est IBM qui était au coeur de toutes les rumeurs. Et, cette fois, l’information s’est bien concrétisée! IBM a confirmé Mercredi soir son intention d’acquérir HashiCorp, un éditeur californien, spécialiste du DevOps et de l’automatisation des infrastructures Cloud, pour 6,4 milliards de dollars (l’entreprise était valorisée 6 milliards en début de semaine).
Terraform, Consul, Vault, Vagrant, Boundary, Waypoint, Packer, Nomad… Ces produits sont bien connus des développeurs et des ingénieurs Cloud. Terraform est même devenu un standard de fait en matière d’IaC (Infrastructure as Code) et de provisionnement d’infrastructures à travers les clouds. Vault est un outil de référence en matière de gestion des secrets. Consul est l’un des outils de découverte de services, de gestion de services répartis et de Service Mesh les plus populaires au monde.
Enrichir son portfolio de tels outils est évidemment pour IBM un coup de maître du même acabit que l’acquisition de Red Hat. D’autant que HashiCorp, tout comme Red Hat, prône un développement en open source et qu’il existe une vraie synergie entre les offres des deux entreprises. Et bien évidemment, acquérir HashiCorp considéré comme un partenaire clé des entreprises dans l’adoption et la gestion des infrastructures Cloud est une démarche alignée avec l’ADN Cloud Hybride revendiqué par IBM depuis son fameux split…
Avec le rachat de Red Hat, IBM avait mis un pied dans bien des entreprises qui n’étaient pas ses clients et dans bien des clouds. Avec HashiCorp et l’omniprésence de Terraform dans les chaînes CI/CD et les chaînes DevOps, IBM va s’incruster encore un peu plus dans tous les systèmes d’information et dans tous les clouds… Si les autorités internationales approuvent cette acquisition bien évidemment.
D’autant que le portfolio de HashiCorp va venir étoffer bien des offres d’IBM. Avec Ansible (Red Hat) et Terraform (HashiCorp), IBM devient le maître de l’automatisation des infrastructures via l’IaC (Infrastructure as Code) et donne à son IBM Cloud Pak une nouvelle dimension. La combinaison Vault et Boundary vient utilement renforcer et compléter les offres cybersécurité QRadar d’IBM et donne matière à la création d’un « Zero Trust Pak ». L’outil d’orchestration des Workloads, Nomad, vient très utilement compléter OpenShift (la plateforme Kubernetes de Red Hat).
Reste un point à éclaircir. La direction d’IBM va t’elle laisser la même liberté de management à HashiCorp qu’elle ne le fait avec Red Hat ? Car HashiCorp est célèbre pour sa doctrine du « 100% en télétravail » qui a dicté son fonctionnement depuis ses origines. Or IBM s’est plutôt fait remarquer ces dernières semaines par sa volonté de rappeler ses employés en présentiel. Un sujet qui doit inquiéter en interne chez HashiCorp ce matin…