Cloud souverain, logiciels métiers, cybersécurité : Nexpublica (ex Inetum Software) trace sa route comme éditeur indépendant pour les collectivités et les ministères. Son PDG Martin Hubert, notre invité de la semaine, revient sur les choix technologiques, la stratégie cloud, l’IA générative, et le rôle des DSI dans cette transformation.

Issue d’Inetum Software, Nexpublica est une spin-off assumée. « Nous avons pris notre autonomie stratégique pour financer plus librement notre R&D et nos futures acquisitions », explique Martin Hubert, son PDG. Il est l’invité de la semaine de Guy Hervier. Fort de 1200 collaborateurs, l’éditeur cible les besoins métier des collectivités territoriales, ministères et établissements publics, avec une ambition claire : devenir la référence logicielle du secteur public français.

Historiquement créée par la Caisse des Dépôts, Nexpublica capitalise sur une longue expérience dans les services aux citoyens, les fonctions support et la dématérialisation. Ses solutions couvrent des besoins critiques – de la gestion de la paie à celle du RSA – et sont utilisées dans plus de 4200 organismes publics et 1200 entreprises privées.

En éditeur moderne, Nexpublica privilégie le Cloud et la diffusion de ses logiciels en mode SaaS. « Le cloud souverain est fondamental pour nous. 93 % de notre activité est réalisée en France », affirme Hubert. L’entreprise a ainsi fait le choix de S3NS, l’offre commune de Thales et Google, pour héberger ses services SaaS. Objectif : répondre aux attentes de sécurité et de conformité, en particulier celles du SecNumCloud. Mais tout ne sera pas cloud. « Pour des usages critiques, comme chez les pompiers ou le SAMU, l’on-premise reste indispensable » constate notre invité. Une vision pragmatique qui colle à la réalité hétérogène des DSI publics.

Loin du « tout intégré » rigide, Nexpublica construit une plateforme modulaire, où chaque brique logicielle peut vivre de manière autonome. « Notre enjeu est l’interopérabilité, avec nos outils comme ceux des autres éditeurs », détaille Martin Hubert. Une logique d’API, de low-code et de moteurs de workflow structure l’ensemble.

Bien évidemment, l’éditeur injecte aujourd’hui de plus en plus d’IA dans ses logiciels et services pour améliorer la relation usager et automatiser les tâches à faible valeur. Partenaire de Mistral AI et d’autres start-up françaises, Nexpublica expérimente des usages métier concrets : chatbots RH, détection de pièces non conformes, ou encore simulation budgétaire.

Sur le front de la cybersécurité, elle s’est renforcée par acquisition et propose des solutions IAM intégrées à sa plateforme. Là aussi, les DSI publics sont en première ligne pour élever le niveau de défense. « Les attaques récentes ont poussé les hôpitaux à réagir, et cela accélère notre développement », confie notre invité.

Déjà implantée dans plusieurs pays, Nexpublica reste concentrée sur la France et sur son ADN public. Elle travaille avec les grands donneurs d’ordre comme avec des mairies de taille moyenne, avec l’objectif de « devenir la vigie numérique du service public », selon les mots de son dirigeant.

 

 

 

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