Le cloud public n’est pas près de disparaître. Sa croissance reste très forte. Les entreprises y investiront plus de 480 milliards de dollars en services à la demande l’an prochain. Mais il évolue et quatre tendances façonnent son futur…

« L’impact économique, organisationnel et sociétal de la pandémie continuera de servir de catalyseur pour l’innovation numérique et l’adoption des services cloud » explique Henrique Cecci, directeur de recherche senior du Gartner dans un nouveau billet détaillant les quatre tendances qui façonnent aujourd’hui les évolutions du cloud public.

Un cloud public jusqu’ici largement dominé par les hyperscalers américains (AWS, Azure, GCP, Oracle Cloud, IBM Cloud) et chinois (Alibaba Cloud, Tencent Cloud) mais bouleversé par les velléités de nombreux états et de l’Europe de retrouver une souveraineté sur leurs données et sur les traitements numériques.

Cette contrainte souveraine est d’ailleurs l’une des quatre tendances phares qui vont dans les années à venir façonner le visage et l’évolution du cloud public :

Tendance 1 : Des écosystèmes Cloud régionaux

« La fragmentation croissante des réglementations géopolitiques, le protectionnisme grimpant et les problématiques de conformité industrielle entraînent la création de nouveaux écosystèmes cloud avec des services de données régionaux et verticaux. Les entreprises des secteurs financier et public cherchent à réduire le verrouillage ainsi que les points de défaillance uniques avec leurs fournisseurs de cloud en dehors de leur pays » explique le Gartner.
Pour les analystes, Gaia-X est l’exemple typique des initiatives souveraines qui vont profondément influencer non seulement la façon dont les hyperscalers font évoluer leurs business mais aussi la façon dont les entreprises vont adopter le cloud avec des déploiements régionalisés pour mieux se conformer aux contraintes règlementaires.
La montée en puissance des « clouds industriels », autrement dit d’offres clouds publics personnalisées pour un domaine vertical bien défini, s’inscrit également dans cette tendance aux écosystèmes du cloud public. Microsoft a été le premier à multiplier les clouds industriels, un concept que Gartner a d’ailleurs placé dans sa courbe Hype Cycle 2021 des technologies émergentes.

Tendance 2 : L’ubiquité du Cloud

« Aujourd’hui, le cloud sous-tend la plupart des nouvelles disruptions technologiques, telles que le ‘Composable Business’. Il a fait ses preuves en période d’incertitude grâce à sa résilience, son évolutivité, sa flexibilité et sa vitesse » rappelle le Gartner.
Dès lors, même si les contraintes de souveraineté vont impacter le cloud public et en faire évoluer ses approches Business, son adoption va continuer d’augmenter rapidement. Les dépenses en services cloud public devraient ainsi atteindre les 482 milliards de dollars en 2022.
Gartner prédit également qu’en 2026, les dépenses dans le cloud public représenteront 45% du budget informatique des entreprises contre 17% en 2021.

Tendance 3 : Un cloud durable et ‘Carbon-Intelligent’

L’urgence climatique et les préoccupations écologiques sont aujourd’hui au cœur de toutes les stratégies d’entreprise. La pression du public est croissante et la responsabilité des entreprises indéniable. La moitié des responsables d’entreprises interrogés en 2021 par Gartner confient que l’urgence climatique et la nécessité de réduire considérablement les émissions de CO2 auront un impact très significatif sur leur Business dans les mois et années à venir. Les hyperscalers ont ainsi corsé leurs objectifs pour devenir « carbon neutral » voire « carbon negative » d’ici 2030. Car tous le savent, les entreprises vont être de plus en plus regardantes sur le sujet d’autant que le cloud peut contribuer à réduire leur empreinte carbone si les fournisseurs cloud choisis sont en avance sur le sujet.

Tendance 4 : Infrastructures automatisées et programmables

Gartner s’attend à une large adoption de services cloud entièrement gérés et basés sur l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage automatique (ML) issus des hyperscalers du IaaS.
« Les infrastructures informatiques modernes, qu’elles soient déployées dans le datacenter interne ou dans le cloud public, requièrent beaucoup d’interventions manuelles qu’auparavant » rappelle Henrique Cecci. L’infrastructure devient programmable de bout en bout (Infrastructure as Code) et son administration opérationnelle s’automatise.
Portée par les pratiques DevOps/DevSecOps, l’infrastructure étendue est désormais de plus en plus pilotée par des automatisations boostées à l’IA. Le Cloud va encore accélérer ces tendances, car il ne peut y avoir de cloud hybride sans automatisation.

 


Source : Gartner Says Four Trends Are Shaping the Future of Public Cloud