Avec les tablettes et les smartphones, le phénomène des apps continue à se développer et devrait remodeler notre manière de consommer le logiciel.

Selon le Gartner, d’ici 2017, des applications mobiles, les désormais fameuses apps, auront été téléchargées près de 270 milliards de fois générant plus de 77 milliards de dollars faisant des apps l’un des outils informatiques les plus populaires. Parallèlement, le cabinet de conseil prévoit que les utilisateurs mobiles approvisionneront quotidiennement une centaine d’apps et de services par des flux de données personnelles.  Des conclusions qui corroborent des rapports déjà publiés (L’économie des apps).

 

“Les mobiles apps vont devenir le canal officiel pour fournir des contenus et des services aux utilisateurs. Des données allant des loisirs aux services professionnels, pour des mesures liées aux individus à l’automatisation des tâches, il existe une app répondant aux besoins des utilisateurs”, explique Brian Blau, directeur de recherche du Gartner. “Cette connexion quasi permanente aux services impliqueront que les utilisateurs alimenteront constamment en données ces nouveaux outils du quotidien”.

Aujourd’hui, les apps donnent la possibilité aux marques de toucher les consommateurs et d’engager un dialogue avec eux de manière directe transformant ainsi les données en une ressource possible à valoriser. Cela est particulièrement vrai avec les apps gratuites qui représentent plus de 90 % des téléchargements. Le Gartner prédit que d’ici à 2018, moins de 0,01 % (1 sur 10 000) des applications mobiles pourront être considérés comme une réussite financièrement parlant. Et plus de 90 % des apps payantes seront téléchargées moins de 500 par jour générant un chiffre d’affaires inférieur à 1000 euros (le prix moyen d’une apps est de l’ordre de 2 euros).

La grande majorité des apps ne seront pas destinées à générer des revenus et encore moins de profits, mais plutôt à consolider une marque ou promouvoir un produit ou un service. En fait, ces apps seront le véhicule permettant de collecter des volumes de données personnelles (anonymisées ou non) qui seront alors monnayables. C’est un business model désormais classique sur Internet et qui a fait le succès d’entreprise comme Google.

“D’ici trois à quatre ans, les apps ne seront plus réservées aux smartphones et aux tablettes, mais toucheront aussi les matériels les plus divers, équipements domestiques ou voitures connectées en passant par tous les objets intelligents mobiles, considère Brian Blau. A cette échéance, les apps génèreront plus de la moitié des interactions avec les objets intelligents mobiles”.  

Ces objets intelligents mobiles utiliseront les apps comme principal canal d’échanges de données parce la plupart d’entre eux n’auront pas d’interface utilisateur ou lorsuqu’ils en auront une, elle sera très frustre. Ils dépendront des apps pour tous types d’interactions, de configuration, de création de contenus… Les apps permettront ainsi de réduire le coût de maintenance de presque tous les équipements à partir du moment où ils seront connectés.

Les apps vont aussi être un moyen de cette nouvelle informatique cognitive (Cognizant Computing) pour laquelle les données collectées pourront être utilisées grâce aux nouveaux outils du big data : données démographiques, localisation, préférences, habitudes de consumérisation et même des données très personnelles.

Cette informatique cognitive va prendre des initiatives pour le compte des utilisateurs en se basant sur l’historique des données. Elle pourra ainsi prédire leurs besoins et accomplir de simples tâches quotidiennes sans leur implication ou leur interférence. Mais aussi ces actions beaucoup plus complexes lorsqu’une situation d’urgence intervient, par exemple liée à la santé. On peut imaginer qu’un objet collecteur de données médicales d’un patient (pouls, tension, température, taux de glycémie…) contacte automatiquement un service de santé dès lors que les données mesurées franchissent  un seuil d’alerte.

Les grands fournisseurs de services tels qu’Amazon, Facebook et Apple sont évidemment bien placés pour se positionner sur ces marchés car ils possèdent déjà des volumes de données personnelles considérables (Ensevelies sous une avalanche de données). D’autres acteurs comme les opérateurs de téléphonie mobile commercialisent déjà les données qu’ils collectent à partir de la consommation de leurs clients.