Une entreprise sur deux estime l’open source est désormais indispensable pour sa transformation numérique et sera très bien implanté dans des domaines comme la cybersécurité.
C’est l’un des résultats de l’enquête intitulée La transformation numérique annonce le second âge de l’Open Source réalisée par CXP Group en en partenariat avec Thales qui montre par ailleurs que l’open source s’est progressivement étendu à l’ensemble du système d’information.
L’Open source n’est plus le sujet de polémique ou d’affrontement comme on l’a connu dans les années 90 et 2000. Il est omniprésent dans l’entreprise et coexiste assez largement avec le logiciel dit propriétaire. Du côté des acteurs, Steve Balmer, le patron de Microsoft qui avait déclaré que « Linux is a cancer that attaches itself in an intellectual property sense to everything it touches » a cédé la place à Satya Nadella qui a décidé de racheter GitHub pour 7 milliards de dollars (Microsoft se paye GitHub pour $7,5Mds). Plus récemment, IBM a procédé à l’acquisition de Red Hat, sans doute la plus belle réussite dans le domaine, la plus belle réussite dans le domaine (IBM rachète Red Hat pour $34Mds). Quant aux GAFA, l’adoption de l’open source ne les a pas empêchés de connaître un formidable développement qui n’est pas par ailleurs de poser des problèmes de positions dominantes ou de monopole.
De son côté, la France est connue pour avoir une forte tradition en matière de logiciel open source et ce, depuis les années 1990, sous l’impulsion des pouvoirs publics. Une précédente étude PAC-CXP Group en 2017 plaçait ainsi la France en tête des pays européens dans l’utilisation de l’open source, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Les premiers pas de l’open source
L’Open Source a été défini en 1986 par Richard Stallman et la Free Software Foundation de la façon suivante : « Premièrement, la liberté de copier un programme et de le redistribuer à vos voisins pour qu’ils puissent ainsi l’utiliser aussi bien que vous. Deuxièmement, la liberté de modifier un programme, que vous puissiez le contrôler plutôt qu’il ne vous contrôle ; pour cela, le code doit vous être accessible ». Cette définition s’est rapidement appuyée sur un système de licences qui ont encadré son utilisation.
L’open source, levier crucial des stratégies informatiques des entreprises
Longtemps réservé à l’outillage des projets, à des besoins périphériques et tactiques, le logiciel open source est progressivement devenu un ensemble de technologies indispensable au fonctionnement des systèmes d’information actuels. Pour leurs infrastructures IT, la plupart des entreprises françaises fonctionnent principalement sur des systèmes d’exploitation Linux et, de plus en plus, avec également d’autres outils « middleware » Open Source comme les serveurs d’applications, les bases de données ou les plateformes d’administration. De même, au cours des dernières années, les technologies issues du Web – basées sur l’Open Source – se sont fortement répandues au sein des entreprises. Ainsi, pour 7 entreprises sur 10 parmi celles interrogées dans le cadre de l’étude, le choix d’utiliser des logiciels open source résulte non pas d’une décision tactique, mais bien d’une décision stratégique.
« Au cours des dernières années, l’usage de briques open source s’est progressivement étendu depuis ses places fortes de l’infrastructure et du développement vers des segments de plus en plus proches des métiers au sein du système d’information », commente Mathieu Poujol, Vice-Président Sécurité, Cloud & Infrastructures chez PAC-CXP Group en marge de l’enquête.
L’open source au cœur de la transformation numérique
Les nouvelles technologies liées à la transformation numérique sont de plus en plus concernées par la vague open source. Dans certains cas, l’open source est même constitutif de ces nouveaux systèmes. Les entreprises interrogées sont 96% à estimer que l’open source jouera un rôle important pour leur transformation numérique, dont 50% le voyant très important. Cette tendance se vérifie notamment dans le cloud, pour lequel 6 entreprises sur 10 pensent que l’open source jouera un rôle très important.
« La tendance est encore plus forte en ce qui concerne la cybersécurité, 7 entreprises sur 10 nous ayant déclaré que l’open source y jouerait un rôle très important », selon Mathieu Poujol, Vice-Président Sécurité, Cloud & Infrastructures chez PAC-CXP Group.
La sécurité, la compliance et les problématiques de propriété intellectuelle sont des points qu’il faut particulièrement avoir à l’œil lors des projets impliquant le logiciel libre. La disponibilité de compétences et l’intégration à l’existant sont aussi des points importants.
Ces besoins de compétences nécessitent souvent l’aide de prestataires durant les différentes phases des projets open source, les entreprises interrogées sont ainsi 2 sur 3 à faire appel à des prestataires externes, un recours élevé par rapport au reste du marché du numérique. L’étude complète en dévoilera plus sur les critères de choix de ces prestataires.
L’open source ne règle pas tout pour autant. « Le monde de l’Open Source est cependant complexe et diversifié, en transformation permanente : tous les jours, des projets s’arrêtent et d’autres démarrent. Il est également très technologique et naviguer dans ce paysage requiert une expertise pointue. Le passage à l’échelle ou en production, de même que le maintien en condition opérationnelle sur l’ensemble de la durée de vie des systèmes sont de vrais défis » considère Joël Derrien, Directeur Général Délégué en charge des Services Numériques, chez Thales.
Paris Open Source Summit 2018
La 4ème edition du Paris Open Source Summit 2018, 1er événement européen Libre & Open Source, se tiendra les 5 et 6 décembre 2018 sur les Docks de Paris. Plus de 200 conférences, table-rondes et ateliers s’intéresseront aux technologies, solutions et enjeux – économiques, politiques et sociétaux – de l’open source et du numérique ouvert en France et à l’international. S’inscrivant autour des thématiques Tech, Solutions, Ecosystem, le programme de l’édition 2018 « Opening the Digital Revolution » mettra en perspective les actualités, innovations et et les tendances technologiques de fond de la filière dans le contexte de la révolution numérique. Principaux chifres : 500 participants, 200 conférences, 150 exposants et 50 partenaires communautaires.