General Motors investit 500 millions de dollars dans Lyft pour le développement de réseau de partage, de connectivité et d’offres conjointes.

Lyft passe un peu inaperçu en raison de l’ombre portée d’Uber qui attire sur elle toute la lumière. Pourtant l’entreprise connait, elle-aussi, un développement rapide et figure parmi les licornes les plus en vues.

General Motors est une entreprise dans la vieille économie et avait bien failli disparaitre à la suite de la crise financière outre-Atlantique. C’est grâce à l’intervention du président Barack Obama fraîchement élu que la firme de Detroit a été sauvée de la disparition.

Aujourd’hui, elle renait de ses cendres. En 2014, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 156 milliards de dollars et un bénéfice net approchant les 4 mds$.

Mais alors que GM promeut la vente des particuliers aux particuliers, Lyft en favorise le partage. Elle ne semblait donc pas fait pour s’entendre, encore moins pour travailler ensemble. Et pourtant, l’industrie automobile est à la veille d’un changement radical de modèles : véhicules autonomes, véhicules électriques, services de transport en réseau, économie du partage… En fait, cette association est plus subtile qu’il n’y parait. Dans une conférence de presse, Daniel Ammann, President de GM, a expliqué que GM prospère dans les zones extra-urbaines tandis que Lyft se développe principalement dans les villes. « Nous souhaitons modifier le business model des transports » a-t-il indiqué et « la mobilité s’appuiera à terme sur des véhicules connectés et autonomes ».

General Motors a donc investi 500 M$ dans l’entreprise Lyft portant ainsi à 1,5 milliard le montant des fonds levées depuis sa création en 2012. Un montant important, certes, mais loin derrière les 10+ milliards d’Uber qui valorise l’entreprise à près de 62,5 milliards de dollars, un montant supérieur à celui de General Motors et de Ford et 14 fois supérieur à celui de Lyft. Cela malgré des pertes récurrentes.

Du coup, face à cette réussite insolente, Lyft a conclu un partenariat avec des sociétés étrangères présentes sur le même créneau afin de prendre des positions maintenant avant que cela devienne trop difficile. Quatre des principaux concurrents d’Uber ont conclu une alliance, l’américain Lyft, le chinois Didi Kuaidi, l’indien Ola et le singapourien GrabTaxi. Chacune de ces 4 entreprises va mettre sa plateforme à disposition de ses alliés permettant de commander une voiture depuis n’importe quelle application et d’être pris en charge jusqu’au paiement. Lyft a noué aussi des partenariats avec des sociétés comme Starbucks ou des vedettes du show business comme Justin Bieber pour développement une image encore assez peu connue.

Dans cette opération, General Motors va travailler au développement d’un réseau de véhicules autonomes, un domaine sur lequel Google, Tesla et Uber notamment ont largement investi ces dernières années. Mais les deux partenaires n’ont pas donné de date pour l’annonce de leur produit. GM va également collaborer au développement d’un service de location de véhicules – de type Autolib – de courte durée. Les conducteurs des voitures Lyft et les utilisateurs auront accès aux portefeuilles de services de connectivité OnStar développés par GM. Les services OnStar est une filiale de General Motors qui propose des services sous forme d’abonnement de communications, de sécurité, d’appels à main libre, d’aide à la navigation aux Etats-Unis, au Canada, en Chine, au Mexique et en Chine. Un service similaire est proposé sous la forme de ChevyStar en Amérique du Sud.

Suite à cet accord, Daniel Ammann rejoint le conseil d’administration de Lyft. Cet investissement est-il un premier pas vers la prise de contrôle de la startup par GM ?

Les constructeurs automobiles ont-ils le choix de se lancer dans de telles initiatives ? « Nous pensons que nous allons voir de changements dans les cinq prochaines années que nous en avons connu dans les cinquantaines dernières », concluait Daniel Ammann en guise de réponse à cette question.