Microsoft annonce un nouvel investissement stratégique majeur dans ses infrastructures datacenters dédiées à l’IA. La moitié de l’investissement sera investie aux USA. Une façon de caresser le nouveau président américain dans le sens du poil ?
Microsoft a annoncé qu’elle prévoyait de dépenser 80 milliards de dollars au cours de son exercice fiscal 2025 (qui s’achève le 30 juin 2025) afin de développer de nouveaux centres de données spécialisés dans l’intelligence artificielle (IA). La multinationale affirme vouloir construire des infrastructures capables d’entraîner des modèles d’IA et de déployer des applications cloud basées sur cette technologie partout dans le monde. Mais plus de la moitié de ce montant sera investie aux États-Unis.
Pour Microsoft, cette initiative s’inscrit dans la volonté de renforcer sa position dans un domaine que son président, Brad Smith, considère comme un « moteur de croissance » à long terme. Dans un billet de blog, il souligne à quel point l’IA est susceptible de transformer l’économie mondiale, boostant l’innovation et la productivité dans divers secteurs. « L’intelligence artificielle est sur le point de devenir une technologie à usage général, ou General-Purpose Technology (GPT), qui influencera tous les pans de l’économie », affirme-t-il.
Ce montant massif n’est pas particulièrement surprenant, puisque depuis début 2024, il apparaît dans les comptes de la firme que Microsoft a engagé environ 20 milliards de dollars par trimestre dans la croissance de ses infrastructures cloud pour satisfaire les besoins en IA des entreprises et d’OpenAI.
Reste que cette annonce relance déjà les débats autour de la consommation électrique croissante des infrastructures IA, qui pourrait mener à des pénuries potentielles, et sur l’impact carbone lié à l’apprentissage et l’inférence des modèles IA.
Les États-Unis, au cœur de l’investissement
Microsoft insiste sur le rôle des États-Unis dans ce développement. La société estime que le pays est bien placé pour rester à la pointe du progrès en matière d’IA, notamment grâce à un écosystème dynamique de recherche et de développement, ainsi qu’à la confiance que suscitent ses produits sur le plan international.
Le groupe américain souhaite par ailleurs que le gouvernement renforce son soutien à la recherche publique en IA, rendant davantage de ressources informatiques et de données fédérales accessibles aux chercheurs. Dans cet esprit, Brad Smith rappelle que « tous les progrès technologiques s’accompagnent de perturbations dans l’économie et sur le marché de l’emploi », mais prédit que l’IA créera plus d’opportunités qu’elle n’en détruira, pour peu que la main-d’œuvre soit formée et dotée des compétences adéquates.
Un focus américain qui s’inscrit aussi dans un contexte géopolitique tendu et complexe. Microsoft veut défendre une approche pragmatique afin de garantir la compétitivité de l’IA américaine face à la concurrence chinoise, alors que Donald Trump va revenir au pouvoir dans quelques jours. L’entreprise souligne l’importance de mettre en place une politique de contrôle des exportations équilibrée, préservant à la fois la sécurité nationale et la capacité de croissance des entreprises américaines. Selon Brad Smith, « les relations diplomatiques solides seront cruciales pour une adoption mondiale de l’IA ».
Reste que cet investissement massif et soutenu montre à quel point l’IA est considéré comme un élément totalement stratégique à la croissance de Microsoft et de ses activités Cloud alors que la concurrence de Google, d’AWS, mais aussi de Meta fait rage. Il faudra certes des datacenters pour satisfaire les clients de Microsoft et les besoins propres de sa division Microsoft AI, mais il faudra aussi des IA capables de se montrer plus utiles et plus génératrices de valeur que ce que l’éditeur nous a jusqu’à présent offert !