Microsoft a annoncé les résultats de son année fiscale clôturée au premier juillet, une pleine année de crise pandémique qui a paradoxalement boosté les revenus dans presque toutes ses activités. L’éditeur en a profité pour confirmer un nouveau rachat dans le domaine de la cybersécurité.
Microsoft va bien et la crise pandémique n’a impacté ses business que de façon positive. En réalité, le business général de l’entreprise est plus impacté par la pénurie de semi-conducteurs qui affecte à la fois sa division Surface et les ventes de PC donc les revenus de sa division Windows que par la crise COVID.
L’éditeur a clôturé son exercice 2021 au 30 juin 2021. Au quatrième trimestre (donc second trimestre calendaire) de son exercice, l’entreprise affiche un chiffre d’affaires de 46,2 milliards de dollars, en hausse de 21% (par rapport à Q4-2020) avec des bénéfices nets de 16,5 milliards de dollars en hausse de 47% (par rapport à Q4-2020).
Au final, Microsoft boucle donc une pleine année de crise pandémique avec un chiffre d’affaires global de 168,1 milliards de dollars en augmentation de 18% pour un bénéfice net de 61,3 milliards de dollars en augmentation de 32%. Autrement dit, durant son exercice 2021, l’entreprise a dégagé un profit de près de 167 millions de dollars par jour !
Dans le détail des chiffres du dernier trimestre, on notera que le cloud Azure se porte toujours aussi bien affichant une croissance toujours très soutenue de 51%. Une bonne santé qui permet à toute la division « Intelligent Cloud » (qui intègre notamment Azure et les logiciels serveurs) d’afficher un CA trimestriel de 17,4 milliards de dollars en hausse de 30%.
Autre domaine de grande satisfaction, la division « Productivity and Business Processes » qui comporte notamment Office 365, Dynamics 365 et LinkedIn, affiche un CA trimestriel de 14,7 milliards de dollars, en hausse de 25%. Parmi les faits marquants, on retiendra que Teams compte désormais 250 millions d’utilisateurs actifs mensuels ! Autre information utile, LinkedIn affiche des revenus en hausse de 46% et devient un nouveau business à plus de 10 milliards de dollars annuels pour Microsoft !
La division « More Personal Computing » est celle qui se révèle la moins flamboyante en ce dernier trimestre de l’année fiscale. Elle affiche quand même un chiffre d’affaires trimestriel de 14,1 milliards de dollars en hausse de 9%, mais les ventes OEM de Windows sont en régression de 3% (par rapport à Q4-2020), les ventes de Surface s’effondrent de 20% et celles de la division Xbox reculent de 4%.
Microsoft attribue ces résultats décevants à des problèmes de Supply Chain liés à la pénurie de composants. Celle-ci freine les ventes de Surface et des nouvelles Xbox Series X/S. Toutefois, on peut aussi se demander si l’affaiblissement des ventes Surface n’est pas lié à un mauvais mix de produits : les Surface Studio n’ont pas été mis à jour depuis longtemps, la Surface Pro 8 n’a toujours pas été annoncée, la Surface Pro X souffre de la comparaison avec les Mac M1 et les Surface Go et Surface Laptop Go n’ont pas encore été renouvelés alors que pointe la rentrée scolaire. Bien sûr, la pénurie de composants n’est probablement pas sans conséquence sur la capacité du fabricant à lancer de nouveaux modèles.
Enfin, rappelons qu’en matière de sécurité, l’éditeur a connu une année difficile avec les attaques SolarWinds, Kaseya, Exchange Servers, et les multiples vulnérabilités successives découvertes dans Windows et notamment dans le spooler d’impression. La firme a donc décidé de renforcer ses compétences et ses outils. Après l’annonce début juillet du rachat de l’expert de la sécurité multicloud RisqIQ, Microsoft annonce cette semaine un nouveau rachat dans ce domaine, celui de la startup CloudKnox. Cette dernière dispose d’une solution CIEM (Cloud Infrastructure Entitlement Management) permettant de gérer les droits administrateurs avec une approche hybrid-cloud et multi-cloud. C’est une brique essentielle pour superviser les accès aux ressources Cloud et concrétiser une approche « Zero Trust » unifiée s’étendant du on-premises au multi-cloud. Les détails de la transaction n’ont pas été communiqués.