Microsoft a publié les résultats de son second trimestre 2024 qui marque la fin de son exercice fiscal 2024. Des résultats flamboyants malgré les contextes économiques et géopolitiques qui n’ont pourtant pas impressionné Wall Street…
245 milliards de chiffre d’affaires annuel… Un bénéfice net annuel de 88 milliards de dollars… Microsoft est un titan, une colossale machine à cash !
L’éditeur vient de publier les résultats du second trimestre calendaire qui correspond à son quatrième trimestre fiscal et donc la clôture de son année 2024, année record.
Malgré la morosité économique ambiante et les incertitudes géopolitiques, Microsoft réussit en 2024 à croître son Chiffre d’Affaires de 16% et ses bénéfices nets de 22%. Oui, c’est fou… Et pourtant, Wall Street a boudé le titre après la publication des résultats. Car les analystes commencent à s’impatienter de voir l’IA générer des profits à la hauteur des investissements consentis. Selon eux, l’IA générative doit d’abord générer de la valeur aux investisseurs.
« Nous avons bien terminé notre exercice fiscal, s’est réjoui Satya Nadella, CEO de Microsoft. Le revenu annuel global a dépassé 245 milliards de dollars, en hausse de 15 % par rapport à l’année précédente. Et le revenu de Microsoft Cloud a dépassé 135 milliards de dollars, en hausse de 23 %. »
Un trimestre très solide
Mais revenons au résultat du deuxième trimestre calendaire 2024 (Q2-2024). Microsoft a réalisé un CA trimestriel de 64,7 milliards de dollars (en croissance de 10%) pour un bénéfice net trimestriel de 22 milliards de dollars (en croissance de 15% par rapport à Q2 2023).
C’est encore une fois la division « Intelligent Cloud » (qui combine Azure aux solutions serveur) qui surpasse toutes les autres. Elle réalise un CA trimestriel de 28,5 milliards de dollars en croissance de 19%. Au sein de cette division, l’unité « serveurs » (avec Windows Server, Azure Stack, SQL Server, etc.) connaît une croissance de 21%, et l’unité « Enterprise Mobility » atteint désormais les 281 millions de licences et une augmentation de ses revenus de 10%.
Le gros du morceau reste réalisé par Microsoft Azure qui connaît une croissance de 29% ! « Seulement ! » rétorquent les analystes de Wall Street qui tablaient sur une croissance de 31% portée par l’IA. Et c’est ce qui a dérouté les investisseurs et entraîné une chute momentanée du cours de l’action (un pic à -7% puis une stabilisation à -3%). L’IA n’est pas encore le moteur espéré par les analystes, nous allons y revenir plus loin.
La division “Productivity & Business Processes” qui regroupe essentiellement Microsoft 365 (ex Office 365), LinkedIn et Dynamics 365 affiche une croissance de 11% et un CA trimestriel de 20,3 milliards de dollars. Microsoft 365 dans ses éditions professionnelles tire la division vers le haut mais la version grand public de Microsoft 365 continue sa croissance (3%) et compte désormais 82,5 millions d’abonnés payants.
Enfin la troisième division de l’entreprise, « More Personal Computing », qui regroupe Windows 11, la gamme Surface et les activités jeux vidéos dont Xbox, ajoute 15,9 milliards de dollars aux recettes des deux autres divisions, un chiffre en croissance de 14%. La bonne nouvelle pour Microsoft, c’est que Windows retrouve des couleurs avec une croissance de 7% confirme une reprise du marché du PC. Une reprise qui tarde à se faire sentir sur la gamme Surface dont les revenus perdent une nouvelle fois 11% (par rapport à Q2 2023) et complète un quatrième trimestre consécutif de baisse. Il est vrai que le marché est en attente depuis le début de l’année du lancement des nouvelles Surface « Copilot+ PC » sorties mi-juin et qui devraient en toute logique redorer le blason de la marque. Si les revenus des ventes de consoles continuent d’effrayer le marché (-41%), la division XBox dans son ensemble affiche une croissance de 61% dont 58 points sont à attribuer à l’acquisition d’Activision Blizzard !
L’IA doit encore montrer sa valeur
Mais revenons à l’impact de l’IA, alors que les investisseurs commencent à montrer leur impatience. Il est vrai que l’IA coûte cher, très cher. Les dépenses en capital de Microsoft ont augmenté de 77,6 % pour atteindre 19 milliards de dollars au cours de son quatrième trimestre fiscal. Pour l’ensemble de l’exercice 2024, elles s’élèvent à 55,7 milliards de dollars ! C’est sûr, il faut avoir les épaules larges et les reins solides pour jouer dans la cour des grands de l’IA ! La CFO du groupe, Amy Hood, assure néanmoins que Microsoft investit aujourd’hui dans des actifs qui seront monétisés durant au moins 15 ans.
Selon Satya Nadella, le CEO du groupe, l’offre Azure AI compte désormais plus de 60.000 entreprises clientes, une hausse de 60% en un an. Il précise que parallèlement, les dépenses moyennes par client continuent d’augmenter régulièrement. Mais il rappelle aussi que « l’IA constitue un véritable changement de plateforme. Tout comme le Cloud à ses débuts, cette transition implique des investissements intensifs en capital et en connaissances. »
2025 s’annonce donc comme une année charnière pour Microsoft qui va devoir vraiment démontrer que ses lourds investissements IA sont générateurs de valeur ajoutée, pour le groupe lui-même mais aussi – voire surtout – pour ses clients.
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