L’éditeur allemand SAP annonce à son tour des résultats contrastés et une vague de licenciements. 3000 emplois vont être supprimés. Le leader de l’ERP mise bien sûr sur le cloud pour le futur.

Dans le sillage de Microsoft, les grands acteurs de la Tech annoncent des résultats qui déçoivent les marchés et montrent que l’effervescence des années COVID est désormais révolue. L’adjonction des crises entraînent un ralentissement de l’activité avec des entreprises et forcément des interrogations sur les investissements – notamment IT – avec une recherche d’optimisation et d’efficacité.

Le 26 janvier dernier, par les voix de son CEO, Christian Klein, et de son Directeur financier, Luka Mucic, SAP a présenté ses résultats qui témoignent eux aussi des réalités ci-dessus. Les deux hommes ont détaillé les chiffres de l’année 2022, du 4ème trimestre, les perspectives pour l’exercice en cours et la stratégie de l’entreprise pour les années à venir.

Sans grande surprise, la crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont impacté les activités de l’éditeur. Si les résultats sont toujours positifs, ils restent en dessous des attentes.

Le CA annuel s’élève en 2022 à 30,87 milliards d’euros en croissance de 11% par rapport à l’année précédente (2021).

Mais deux chiffres inquiètent les marchés :
– Le bénéfice net s’élève à 2,29 milliards de dollars en baisse de 56% par rapport à 2021.
– La marge bénéficiaire s’élève à 7,4% (en baisse de 19% par rapport à 2021).

Christian Klein a bien sûr insisté sur la croissance de l’activité cloud qui s’élève à 12,6 milliards d’euros en 2022 soit une croissance de 33% en un an. « SAP HANA Cloud » est la nouvelle grande priorité du groupe qui cherche à faire migrer ses 25.000 clients ERP toujours « on-premises ». Mais SAP compte aussi sur sa plateforme technologique d’entreprise, sa solution PaaS SAP Business Technology Platform, pour l’épauler dans cette conquête du Cloud. Le CA de l’offre PaaS de SAP s’élève à 1,73 milliard de dollars, en croissance de 53%.

Dans la continuité des années précédentes, l’éditeur compte donc sur le cloud pour soutenir sa croissance. « Il s’agit de poursuivre la transformation de SAP en « cloud company » », a ainsi souligné son dirigeant. Ce dernier reste d’ailleurs confiant pour l’année à venir malgré la guerre à l’Est. L’éditeur a entre autres insisté sur ses solutions censées rendre la supply chain plus résiliente et sur sa volonté d’investir le « marché » de la santé. Ainsi, pour 2023, SAP prévoit d’atteindre un résultat opérationnel de l’ordre de 9 milliards d’euros, soit une hausse de 10% par rapport à l’exercice 2022.

Des perspectives raisonnablement optimistes histoire de masquer deux mauvaises nouvelles. SAP a en effet annoncé céder sa participation dans sa filiale de logiciels de formulaire Qualtrics. L’éditeur va surtout supprimer 3000 emplois, soit 2,5% de son effectif mondial. Encore un coup dur sur le marché de l’emploi de la Tech après les licenciements chez Microsoft, Google, Meta, Cisco, Twitter, etc…

 

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