À l’heure où la technologie permet d’usurper n’importe quelle image, n’importe quelle voix, pour mener une cyberattaque ou influencer les réseaux sociaux, l’ UE s’apprête à dicter des règles très sévères contre la diffusion des deepfakes …

On le sait, les technologies de Machine Learning ont tellement progressé ces dernières années, qu’un ordinateur peut désormais générer des images, des photos, des vidéos ou des voix plus vraies que nature. Comme souvent ces technologies peuvent être utilisées pour le meilleur comme pour le pire. Elles sont utilisées à des fins artistiques ou pour générer des mondes et des personnes virtuelles d’un étonnant réalisme. Mais elles sont aussi utilisées par les cybercriminels pour monter des arnaques sophistiquées en usurpant la voix ou le visage d’un PDG, d’un directeur financier, etc. Plus dangereusement encore, elles peuvent être utilisées pour manipuler les opinions en trafiquant des vidéos pour faire dire à des hommes politiques et autres personnalités publiques des propos jamais prononcés, en générant de faux reportages, bref en fabriquant des « Fake News » plus vraies que nature. De quoi mettre n’importe quelle démocratie en danger.

Selon Reuters, l’Union Européenne s’apprête à publier dans les prochains jours de nouvelles règles venant renforcer les dispositions de 2018 pour lutter contre les « fake news ». Ces règles s’appuieront notamment sur le cadre juridique du DSA (Digital Services Act) pour sévèrement pénaliser les entreprises qui fabriqueront mais également diffuseront de tels contenus factices. L’idée est bien ici de venir réguler les réseaux sociaux. Ce sont bien les Facebook, Google, Twitter et autres qui sont directement menacés.

Selon Reuters, le texte stipule que « les signataires du code de conduite adopteront, renforceront et mettront en œuvre des stratégies claires pour lutter contre les comportements et les pratiques de manipulation inadmissibles sur leurs services, en se fondant sur les dernières preuves concernant les comportements et les tactiques, techniques et procédures (TTP) employés par les acteurs malveillants ».

Le challenge s’annonce compliqué et coûteux pour toutes les entreprises qui voudront ou devront se conformer à ce code de conduite. Mais les amendes s’annoncent suffisamment élevées pour motiver les grands acteurs des réseaux sociaux. L’UE cherche d’abord à éviter que les fausses informations ne continuent de se disséminer et se répandre avec la même virulence qu’aujourd’hui. Mais les challenges organisationnels et techniques vont être nombreux. D’autant que la perfection des « Deepfakes » les rend par nature difficilement reconnaissables par l’œil humain. Pour détecter une Deepfake, il faut souvent s’appuyer sur des IA conçues à ces fins. Voilà qui promet bien des débats sur la faisabilité technique des choses, sur les biais des IA dans la détection des deepfakes et sur les erreurs de classement qui pourront être perçues comme des atteintes à la libre expression, etc.

 

 


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