Parce que la firme adore se faire taper sur les doigts par la Commission européenne, Microsoft impose un peu plus son OneDrive aux utilisateurs Windows, sous couvert de mieux les protéger contre les ransomwares.
La question mérite d’être posée : Microsoft serait elle une entreprise masochiste ? Elle semble en effet – par ses décisions et pratiques – prendre un malin plaisir à se faire cartonner par des amendes records de l’Union européenne. Elle a, en la matière, un déjà riche palmarès. Et vient de nouveau de se voir officiellement accusée de pratiques anticoncurrentielles pour son intégration de 2016 à 2023 de Teams dans sa suite collaborative.
Mais Microsoft n’en tire aucune leçon. La firme poursuit sa détestable mais mécanique et très anglo-saxonne pratique du « bundling » pour chaque service clé de son catalogue. Le prochain sur la liste des « investigations » à venir de l’UE sera très probablement « OneDrive ». Car plusieurs acteurs européens se sont déjà plaints de la trop forte intégration de OneDrive dans Windows. Notamment en 2021 avec une plainte officielle de Nextcloud et d’OVHcloud.
Pourtant, Microsoft avait donné l’impression de commencer à enregistrer la leçon en annonçant l’an dernier la possibilité d’aisément désinstaller OneDrive pour les utilisateurs européens de Windows. Une décision prise pour se conformer au DMA et au statut de DMA GateKeeper de Microsoft.
Sauf que l’éditeur vient d’implémenter un changement assez radical dans Windows 11. Non seulement, comme c’est le cas depuis des années, OneDrive s’installe par défaut, mais Windows cherche désormais à automatiquement et systématiquement imposer un backup de ses dossiers clés et de ceux de l’utilisateur sur OneDrive. Ne pas s’y conformer produit une alerte sécurité.
Sur le papier, cela ressemble à un effet de bord de son initiative « Secure Future Initiative » et une volonté de protéger par défaut les utilisateurs contre les méfaits des Ransomwares en mettant en place une bonne pratique de sauvegarde et en s’appuyant sur la protection anti-ransomware de OneDrive. Sur le papier, c’est donc une excellente idée.
Sauf qu’en pratique, c’est aussi un moyen détourné d’imposer l’utilisation de OneDrive par défaut pour protéger Windows et les données. Et ça, c’est de la « vente liée » comme l’interdit les règles anti-trust de l’Union européenne. D’autant que – lorsque ça ne bogue pas à la mise à jour du système – cette utilisation de OneDrive en protection anti-ransomware se fait sans consentement préalable de l’utilisateur. Certains y verront forcément une volonté délibérée de l’éditeur de tendre le bâton pour se faire battre. Et, pour rappel, se protéger derrière l’excuse d’une volonté farouche de protéger les utilisateurs n’a pas empêché Apple de se voir accuser de violer les termes du DMA avec ses pratiques App Store.
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