Les partenaires HP restent dans l’ensemble encore assez peu convaincus de la pertinence de la scission HP. Sauf ceux qui reviennent de la WPC où HP les a semble-t-il pleinement rassurés.

C’est un fait, HP a encore assez peu communiqué sur la scission. La plupart des partenaires ignorent encore à ce stade les motivations profondes de cette scission, comment elle est censée se dérouler et quelles sont les mesures d’accompagnement prévues pour les partenaires.

Toutefois, ceux qui se sont rendus à sa conférence partenaire de Las Vegas (WPC) la semaine dernière, où HP a multiplié les annonces au sujet de cette scission, ont été agréablement surpris par ce qu’ils entendu. C’est le cas notamment de Philippe Goullioud, directeur général d’Econocom Products & Solution, pour qui HP a bien « préparé » son sujet et a su être « concret ». Il a particulièrement apprécié son « attention particulière au processus des commandes ». « C’est sain, estime-t-il. On sent que HP n’a pas envie que le processus se grippe en Day One ». De son côté, Marc Hia Balié, directeur du marketing Tech Data estime que « HP prend beaucoup de soin à informer ses partenaires et ce avec beaucoup de transparence. En cela c‘est très rassurant. »

Les partenaires sembent en revanche beaucoup moins convaincus par le discours de HP pour justifier la scission. Les moins récalcitrants conviennent que « les complémentarités entre les deux métiers en passe dêtre séparés ne sautaient pas aux yeux » ou que ces « deux métiers [sont] finalement différents en rythme ». « On peut espérer que la scission amène un peu plus de souplesse aux entités devenues autonomes », estime un partenaire gold parisien. « Les marchés évoluent et ont besoin d’avoir une approche plus focalisée, plus flexible, pour toujours s’adapter aux besoins des clients », assure pour sa part Marc Hia Balié.

Mais la plupart restent dubitatifs quand ils ne sont pas franchement hostiles : « croire que les actionnaires d’HP ont demandé cette opération simplement pour faciliter le business est une sottise », estime l’un d’eux. Pour s’en convaincre, « il suffit de parcourir les couloirs de HP à Boulogne ou aux Ulis et entendre ce qu’il se dit en interne ». Le même admet cependant que le résultat de la scission peut aussi bien être positif en rappelant que « les PC d’IBM ne se sont jamais aussi bien portés que depuis qu’ils sont chez Lenovo ».

D’ici là, il s’attend à une érosion de son business HP cette année lié aux incertitudes liées à la scission. « C’est inévitable, quoi qu’en dise HP et malgré les annonces faites au WPC. On constate au quotidien la démotivation des commerciaux et des avant-ventes. » Une opinion plutôt à contre-courant. « Le suivi commercial sur la partie infra n’est pas à la hauteur », regrette de son côté un cadre commercial chez Tech Data. « Le suivi commercial HP est perfectible », témoigne un autre. Mais si plusieurs autres partenaires s’attendent à l’inverse à une bonne année avec HP ou, à tout le moins, un impact minime de la scission sur leur business.

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