Mistral AI fait les gros titres de l’actualité IT depuis quelques jours avec la sortie de ses premiers modèles LLM commerciaux, la disponibilité en preview de « Le Chat » pour concurrencer ChatGPT mais aussi avec l’annonce d’un partenariat avec Microsoft. Un partenariat qui inquiète la Commission européenne.

On le sait, Microsoft est le principal partenaire commercial d’OpenAI. L’éditeur a injecté près de 13 milliards de dollars dans la startup et en détiendrait 49% des parts. D’ailleurs, cet investissement a récemment soulevé bien des interrogations de la part des autorités de régulation qui se demandent s’il n’y a pas là une fusion déguisée. Parallèlement à la FTC américaine, la Commission européenne mène aussi son enquête à ce sujet.

Alors forcément, l’annonce – cette semaine – d’un investissement de 15 millions d’euros de Microsoft dans la startup française et pépite européenne de l’IA, Mistral AI, n’est pas passée inaperçue.

Azure est devenu cette semaine le premier partenaire commercial officiel (mais non exclusif) de Mistral AI en proposant le nouveau modèle Mistral Large sur ses services Azure AI et ML. Rappelons que Mistral Large lancé cette semaine est aussi le modèle qui anime « Le Chat », l’IA conversationnelle de Mistral AI. Sur bien des points, Mistral Large est présenté comme aussi performant que GPT-4 et Gemini Pro tout en se montrant plus rapide et plus concis dans ses réponses mais aussi plutôt moins ampoulé que ses concurrents américains quand il s’agit de s’exprimer en français (mais aussi en Allemand, en Italien ou en Espagnol).

Reste que la Commission européenne s’inquiète de voir les grands de la Tech américaine fricoter d’un peu trop près avec les jeunes pousses françaises de l’IA. Inquiète de sa souveraineté en matière de données et d’IA, l’Europe veut voir ses startups s’épanouir et rester européennes.

Pas étonnant, dès lors, que la Commission européenne regarde d’un œil inquiet Microsoft investir quelques millions de dollars dans la licorne Mistral AI…

Mais on s’étonnera quand même de la voir réagir au quart de tour quand Microsoft investit 15 millions de dollars et pourtant ne pas ne serait-ce que soulever un sourcil lorsque Eric Schmidt (ex-Google), Andreeseen Horowitz, LightSpeed Venture (société de capital-risque américaine) et Salesforce mettent 385 millions d’euros sur la table à l’occasion de la seconde levée de la jeune pousse française en décembre dernier. Question de point de vue sans doute…

 

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