Conséquences de la crise interne à OpenAI en novembre qui a mis en lumière la force des relations entre OpenAI et son principal investisseur, Microsoft, l’Europe emboîte le pas de la FTC américaine et la CMA britannique et enquête sur les liens entre les deux acteurs pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’une fusion déguisée.

Rappelez-vous… En Novembre dernier, OpenAI connaissait une énorme crise interne qui a conduit au départ de son co-fondateur et CEO, Sam Altman, puis au départ de la plupart des têtes de l’entreprise avant finalement un retour de tout le monde au bercail et une totale refonte du Board à l’origine des départs. Tout ceci en moins de 5 jours ! Cinq jours durant lesquels on a vu Satya Nadella, le CEO de Microsoft, monter au créneau, embaucher tous les partants pour finalement les libérer de nouveau afin qu’ils réintègrent la startup pionnière de l’IA générative.

Mais ces étranges mouvements de troupe ont mis la puce à l’oreille des autorités antitrust internationales. En décembre dernier, on apprenait que la CMA britannique et la FTC américaine avait chacune lancé des enquêtes pour déterminer si ces évènements n’avaient pas au final conduit à une fusion cachée et une prise de contrôle de Microsoft alors que l’on apprenait à travers les publications de la startup que l’éditeur de Redmond détenait 49% des parts d’OpenAI et disposait d’un siège (certes sans droit de vote) au sein du Board.

C’est désormais au tour de l’Union Européenne, toujours à l’affût des grands mouvements corporatifs, de scruter l’investissement de Microsoft dans OpenAI. Est-ce le début d’un feuilleton réglementaire ou simplement une valse de précautions de la part des agences ? Il est trop tôt pour le dire.

Comme ses homologues, la Commission européenne (qui parallèlement a lancé un appel à contributions jusqu’au 11 mars sur la compétitivité dans les mondes virtuels et l’IA générative pour s’assurer que ces marchés émergents ne sont pas déjà phagocyter par des monopoles) veut savoir si l’investissement de Microsoft dans OpenAI pourrait être soumis à sa réglementation sur les fusions. Margrethe Vestager, la cheffe de la concurrence de l’UE, souligne l’importance de garder le marché de l’IA compétitif et ouvert à l’innovation. C’est pourquoi, au-delà des relations entre OpenAI et Microsoft, la Commission affirme également scruter tout accord entre les grands acteurs du numériques et les jeunes pousses de l’IA comme Mistral AI par exemple. L’important est de conserver sur le marché de l’IA la dynamique actuelle. Elle craint en effet que l’innovation ne soit pas entravée par des géants trop ambitieux. Pour l’instant, la Commission observe, analyse, et invite les acteurs du marché à partager leur vision.

En attendant davantage de détails, la Commission reconnaît n’avoir pour l’instant identifié aucune inquiétude spécifique mais se veut vigilante. Si les équilibres au sein d’OpenAI venait à renforcer le contrôle par Microsoft de manière durable, la Commission pourrait alors intervenir, imposant des remèdes allant jusqu’à dénouer l’alliance actuelle.

Reste à voir si ce bal réglementaire des agences internationales mènera à une plus grande harmonie ou à des pas de deux plus conflictuels.

 

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