Toujours dans l’incapacité de communiquer le montant exact des pertes qu’il a subies, notamment à causes des déboires de sa filiale nucléaire Westinghouse désormais en liquidation, Toshiba vient de fournir une nouvelle évaluation plus précise du désastre. La facture se monterait à 950 milliards de yens, soit environ 8,6 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires de l’exercice 2016, clôturé au 31 mars, est estimé à 4,87 billions de yens (44,3 milliards d’euros) contre 5,15 billions de yens (46,8 milliards d’euros) un an plus tôt. Avant déduction de la perte de 1,26 billion de yens (11,45 milliards d’euros) imputable à Westinghouse, le résultat opérationnel est de 270 milliards de yens (2,45 milliards d’euros), contre 483 milliards de yens (4,39 milliards d’euros) un an auparavant.

A l’exclusion de la division Energy Systems & Solutions, déficitaire, les 4 principales divisions du groupe sont toutefois bénéficiaires, les deux principales d’entre elles étant Infrastructure Systems & Solutions, qui dégage un bénéfice de 58 milliards de yens (527 millions d’euros) et, plus particulièrement, Storage & Electronic Devices Solutions qui engrange 247 milliards de yens (2,25 milliards d’euros) de gain. Pour couvrir ses pertes abyssales, Toshiba tente de vendre cette dernière division, qui produit notamment les mémoires flash NAND.

Un processus d’enchères a même été lancé qui a attiré bon nombre de candidats au grand dam de Western Digital. Le spécialiste américain des disques durs, qui a racheté SanDisk, est en effet associé à Toshiba dans la FlashAlliance, une co-entreprise qui développe et fabrique les mémoires NAND du Japonais. L’Américain vient d’ailleurs de saisir la Chambre Internationale de Commerce, rappelant que la cession de la division est interdite sans son accord, ce que semble ignorer Toshiba qui souhaite la laisser au plus offrant. Et pour compliquer encore les choses, le gouvernement japonais serait prêt à garantir des prêts bancaires afin que l’activité reste dans des mains japonaises, ou du moins amies.

En attendant, le conglomérat va céder la division Telecommunications Systems, détenue par sa filiale américaine, à Mitel. Les conditions financières de cette opération ne sont pas dévoilées mais la somme versée par le Canadien ne devrait représenter qu’une goutte d’eau par rapport aux pertes du conglomérat. Basée à Irvine en Californie, la division est spécialisée dans les communications unifiées et la téléphonie IP. La cession concerne la technologie, les produits, les actifs, la clientèle et les services.

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