Le feuilleton ATOS a-t’il connu son épilogue cette semaine ? Probablement pas, mais le projet de sauvetage de David Layani a finalement été préféré par le conseil d’administration du groupe à celui de Daniel Kretinsky.
Atos a donc choisi… Lourdement endetté et en quête d’un repreneur, l’ESN française a trouvé son sauveur en la personne de David Layani, meneur de jeu du consortium Onepoint. Atos va travailler avec son nouvel actionnaire à une profonde mais rapide restructuration financière puisque l’objectif est d’assainir la situation d’ici juillet 2024.
Atos avait indiqué avoir besoin d’un montant de 1,1 milliard d’euros de liquidités pour poursuivre ses opérations en 2024-2025 et parallèlement de réduire sa dette brute (de 4,8 milliards d’euros) à 3,2 milliards d’euros pour assurer sa pérennité.
L’offre de OnePoint prévoit un effacement de dette à hauteur de 2,9 milliards d’euros assorti d’un apport de 1,5 milliards d’euros et d’une augmentation de capital de 250 millions.
Si le volet financier semble être bouclé, le volet stratégique reste plein de questions. La restructuration du groupe va être complexe et probablement douloureuse.
Sous la pression de l’état français, ATOS a également annoncé cette semaine être entrée en discussions exclusives avec le groupe Alten en vue de lui céder pour au minimum 270 millions d’euros son activité des systèmes et logiciels de contrôle des centrales nucléaires « Worldgrid ». « Son positionnement viendrait renforcer et compléter celui d’Alten dans le secteur de l’énergie et des utilities » a ainsi expliqué Simon Azoulay, le PDG d’Alten. Une négociation qui se fera probablement sous la haute surveillance de l’Etat qui avait clairement expliqué il y a un mois que la filiale devait rester sous contrôle de la puissance public. Reste à voir si Alten – groupe sur lequel l’Etat n’a aucun contrôle – sera perçu comme une solution acceptable ou pas par Bercy.