C’est en présence de Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique, qu’Atos a présenté hier sa nouvelle plateforme XH3000 destinée à servir de fondation au futur supercalculateur HPC exascale européen.
Principal, pour ne pas dire unique, constructeur européen de HPC (High Performance Computing), Atos a dévoilé cette semaine sa nouvelle plateforme BullSequana XH3000. Cette nouvelle plateforme très modulaire est conçue pour servir de fondation à la construction de supercalculateur exaflopique. Cette plateforme succède à la génération XH2000 qui a, elle, été utilisée comme fondation à plusieurs des HPC Petaflopiques européens ces dernières années : EuroHPC Vega, CEA-HF, JUWELS, Meluxina, JURECA, Taranis (de Météo France), etc.
Un refroidissement liquide plus éco-réponsable
Le XH3000 est annoncé jusqu’à 6 fois plus performant au mètre carré que la génération XH2000. Et si sa vocation première est la performance pour un grand nombre de workloads, la machine a aussi été pensée pour se montrer plus économe en énergie et ne pas dépasser les 20 mégawatts par machine exaflopique, une contrainte d’ailleurs imposée par la Darpa ou le cahier des charges du projet européen Mont Blanc. Ainsi, le XH3000 s’appuie sur la quatrième génération du refroidissement liquide direct conçu et breveté par Atos : le DLC (Direct Liquid Cooling). Celle-ci procure « 50 % de puissance de refroidissement supplémentaire par rapport aux générations précédentes » explique le constructeur.
Cette annonce a lieu alors que les difficultés financières de l’ESN française sont étalées dans tous les médias et fragilisent l’entreprise. D’où probablement la présence de Cedric O venu soutenir l’un des fleurons français et un acteur essentiel en Europe dans la construction de supercalculateurs et des futures machines quantiques. Ce dernier a salué une « nouvelle étape franchie vers l’exascale qui doit donner à l’Europe les moyens d’exister dans la course au supercalcul ». Il a rappelé que « maîtriser le calcule haute performance, c’est maîtriser notre avenir… aussi bien dans les domaines de la santé, de l’IA que de la transition écologique et énergétique… ».
L’Europe va aussi entrer dans l’ère du HPC Exascale
Le dernier venu de la gamme BullSequana utilise des techniques avancées de calcul hybride combinant les unités centrales de traitement (CPU, d’AMD, d’Intel ou de SiPearl) et les unités de traitement graphique (GPU – AMD, Nvidia et Intel) les plus récentes avec de l’intelligence artificielle et même dans un avenir proche des calculateurs quantiques dans les flux de travail de simulation scientifique traditionnels. Son architecture interne est entièrement compatible avec les futures lames de calcul et technologies d’interconnexion (telles que Nvidia Quantum-2 InfiniBand ou ConnectX-7 InfiniBand mais aussi High Speed Ethernet), de sorte que les utilisateurs pourront facilement augmenter leur capacité en fonction de leurs besoins.
Contrairement à son principal concurrent actuel (l’architecture Cray EX de HPE), la plateforme d’Atos supporte déjà les GPU « next gen » CDNA3 d’AMD, Pont Vecchio d’Intel et Hopper de NVidia afin d’afficher des performances IA jusqu’à 10 Exascale (en calcul TensorFlow sur 32 bits) ainsi que des CPU encore à découvrir et à architecture ARM comme le SoC « Grace » de NVidia ou le Rhea de l’européen SiPearl.
La plateforme BullSequana XH3000 sera disponible à partir du quatrième trimestre 2022.
« Le supercalculateur joue un rôle central dans la conduite des innovations pour les entreprises, la société et l’économie mondiale dans son ensemble. Il est également la clé de la souveraineté scientifique et économique au XXIe siècle » explique Rodolphe Belmer, nouveau Directeur Général d’Atos. « Nous sommes extrêmement fiers de notre rôle de leader européen et de notre nouveau supercalculateur BullSequana, révélé aujourd’hui, qui résulte de 15 années d’efforts en R&D et rassemble l’expertise et l’expérience éprouvées d’Atos en matière de calcul haute performance, d’intelligence artificielle, de quantique, de sécurité et de décarbonation numérique. Il permettra sans aucun doute, grâce à la passerelle de l’exascale, des percées clés pour l’innovation scientifique et industrielle du futur. »
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