Le français Qwant et l’allemand Ecosia unissent leurs forces pour enfin permettre l’éclosion d’une vraie solution de recherche Web européenne pour ne plus laisser les Américains dicter les règles de ce marché.
Ecosia et Qwant, deux acteurs majeurs de la recherche en ligne en Europe, annoncent la création d’une coentreprise baptisée European Search Perspective (EUSP). Cette initiative stratégique, dont le lancement est prévu en 2025, vise à développer un index de recherche WEB européen indépendant des géants américains que sont Google, Bing et consorts.
Basée à Paris, la nouvelle entité sera détenue à parts égales par les deux entreprises. Sous la direction d’Olivier Abecassis, actuel PDG de Qwant, EUSP ambitionne de renforcer la souveraineté numérique européenne en proposant une alternative crédible aux technologies de recherche existantes.
Dans un premier temps, le service se concentrera sur les résultats en français et en allemand, s’appuyant sur les technologies Qwant entièrement repensées depuis 2023. Le déploiement débutera au premier trimestre 2025 pour les utilisateurs français, avant de s’étendre au marché allemand d’ici la fin de la même année.
Contrairement au modèle de gouvernance d’Ecosia, EUSP pourra lever des fonds auprès d’investisseurs externes pour soutenir son développement. L’index de recherche sera également mis à disposition d’autres moteurs de recherche indépendants et entreprises technologiques européennes, créant ainsi un écosystème ouvert et transparent.
Cette alliance marque un tournant pour les deux entreprises qui dépendaient jusqu’alors des infrastructures de Microsoft Bing – Ecosia ayant récemment opté pour une combinaison des résultats de Google et Bing. « Ce changement rendra le marché plus compétitif et plus diversifié, avec des technologies développées par les principaux moteurs de recherche alternatifs européens », souligne Christian Kroll, PDG d’Ecosia.
L’initiative s’inscrit dans un contexte où les régulateurs européens surveillent la domination numérique des Américains et cherchent à en limiter les aspects néfastes via son DMA et son DSA. Elle vise à constituer une base solide pour les futures technologies européennes, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle, tout en garantissant le respect de la vie privée des utilisateurs.
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