BSA | The Software Alliance vient de publier un rapport intitulé « L’industrie du logiciel : une contribution de 910 milliards d’euros à l’économie européenne » qui chiffre la part de l’industrie du logiciel dans l’économie française à 113 milliards d’euros, soit 5,3% du PIB.

Le logiciel mange le monde (Software eat the world) avait déclaré Marc Andreessen dans un article publié par le Wall Street Journal à l’occasion des rumeurs qui circulaient à l’époque qu’HP cède ses activités PC pour se renforcer dans le logiciel et que Google s’empare de l’activité mobiles de Motorola. Sauf que HP n’a pas vendu ses activités PC, qu’il s’est scindé et ne s’est pas renforcé dans le logiciel, au contraire et Motorola a rapidement compris son erreur de s’être fourvoyé dans la fabrication de téléphones portables.

En dépit de ces signaux qui se sont révélés des erreurs, l’affirmation de Marc Andreessen reste vraie : « Six decades into the computer revolution, four decades since the invention of the microprocessor, and two decades into the rise of the modern Internet, all of the technology required to transform industries through software finally works and can be widely delivered at global scale ». Le logiciel et toutes ses déclinaisons au rang desquels l’Intelligence artificielle tiennent une place importante dans tous les activités économiques. Certaines n’hésitent pas affirmer que des sociétés industrielles comme GE sont en fait devenues des éditeurs de logiciels.

L’étude du BSA | The Software Alliance témoigne de l’ampleur de l’industrie du logiciel et de son impact économique dans l’UE et ses cinq plus grands Etats membres : la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni. Elle explore également les nombreux avantages des logiciels dont les gouvernements, les entreprises et les citoyens tirent parti au quotidien.

En France, la contribution de l’industrie du logiciel à l’économie française est estimée à 113,1 milliards d’euros.  La contribution directe de l’industrie du logiciel à l’économie française en 2014 était de 37 milliards d’euros, soit 1,7% du PIB de la France. Si l’on inclut les effets indirects et induits, elle atteint 5,3% du PIB de la France avec 113 milliards d’euros pour l’économie du pays. Ces chiffres ne doivent pas masquer la faiblesse des éditeurs de logiciels français avec un seul acteur de classe mondiale Dassault Systèmes et une météore Criteo dans le domaine de l’Internet.

L’industrie du logiciel en France emploie près de 1,2 million soit 4,4% du total des emplois en France. Les emplois directs de l’industrie des logiciels concernent plus de près de 450 000 personnes, les effets indirects et induits générant pour leur part représentant 750 000 emplois. Et dans cette économie du logiciel, l’open source joue un rôle important (1000 emplois nouveaux pour l’Open source en 2017).

Le secteur du logiciel investit fortement dans la R&D, atteignant un montant de 2,6 milliards d’euros en 2013, soit 8,5% du total des dépenses des entreprises privées en France dans la recherche.

Le logiciel porteur de gains économiques pour les Etats membres.

L’économie des Etats membres de l’UE bénéficie de la création d’emplois dans l’économie numérique en pleine mutation et des opportunités que créent les avancées logicielles au regard de tous les nouveaux usages liés aux applications mobiles, aux services cloud, à l’intelligence artificielle, à l’impression 3D, au Big Data, à l’analyse des données, etc. Par exemple :

 

En Allemagne : la contribution totale de l’industrie du logiciel à l’économie allemande est de 152,6 milliards d’euros (en incluant les effets indirects et induits), représentant 5,2% du PIB du pays. L’industrie du logiciel génère aussi 1 915 787 emplois au total (effets indirects et induits compris), soit 4,5% de tous les emplois en Allemagne.

 

Au Royaume-Uni : cette contribution du secteur du logiciel à l’économie britannique est de 160,2 milliards d’euros (en incluant les effets indirects et induits), ce qui équivaut à 7,1% du PIB du pays. L’industrie du logiciel emploie pour sa part 2 585 792 individus au total (effets indirects et induits compris), c’est à dire 8,4% de tous les emplois au Royaume-Uni.

A l’échelle de l’UE, ce sont quelque 910 milliards d’euros qui sont générés par l’industrie du logiciel, celle-ci employant par ailleurs 11,6 millions d’individus au sein des états membres.

 « Nous appelons les pouvoirs publics et le législateur français à se saisir de ces résultats et à élaborer un cadre réglementaire favorable à l’essor de ces technologies si prometteuses », déclare Victoria Espinel, Présidente et CEO de la BSA en commentant la publication de ce rapport « Le législateur devrait promouvoir la libre circulation des données par-delà les frontières et s’opposer aux lois régissant la localisation des données. Il devrait aussi faciliter les applications de la technologie IoT, et par là même, encourager le développement des normes reconnues à l’international et applicables à l’environnement numérique. Cela enverrait un signal fort : que la France est prête à tirer pleinement parti du potentiel de transformation et d’accélération économique qu’offrent les logiciels. »

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