La semaine dernière, Microsoft annonçait la disponibilité de ses premières VMs animées par son processeur maison « Cobalt-100 » présenté un an plus tôt. Cette semaine, c’est au tour de Google Cloud d’annoncer ses premières VM animées par son propre processeur Axion.
Les hyperscalers exploitent depuis toujours les CPU fournis par les grands spécialistes du marché que sont Intel, AMD, NVidia ou encore Ampere Computing. Mais tous se sont aussi aperçus qu’à leur gigantesque échelle des économies étaient à anticiper en développant leurs propres processeurs « maison » d’abord pour leurs services mais aussi au profit de certains workloads de leurs clients en quête d’économies.
AWS a été le premier à se lancer dans l’aventure avec ses processeurs Graviton qui en est déjà à sa quatrième génération. Azure lui a emboîté le pas avec son processeur Cobalt-100 annoncé en Novembre 2023 et disponible pour tous depuis quelques jours sur ses VM « Dplsv6 », « Dpsv6 » et « Epsv6 ». En avril dernier, à l’occasion de son « Next’24 », Google Cloud annonçait à son tour avoir développé son propre processeur (à architecture ARM comme ses concurrents) pour serveurs dénommé Axion.
Quelques jours après Microsoft, Google Cloud annonce la disponibilité générale cette semaine de ses machines virtuelles C4A animées par Axion sur GCP.
Cette nouvelle offre, qui cible les charges de travail générales comme les serveurs web, les microservices et le traitement de données, affiche des performances prometteuses face à la concurrence. D’après les premiers tests indépendants réalisés par Michael Larabel, fondateur de Phoronix.com, les instances C4A surpassent d’environ 10% les performances des machines virtuelles équivalentes basées sur le processeur Graviton4 d’Amazon Web Services. Ces résultats ont été obtenus sur plusieurs dizaines de benchmarks comparatifs. On notera néanmoins qu’Amazon va probablement annoncé un Graviton5 lors de sa conférence AWs Re:Invent 2024 la semaine prochaine et qu’aucune comparaison n’a été réalisée avec le plus récent processeur Cobalt de Microsoft.
Google affirme que ses nouvelles instances permettent d’améliorer le rapport prix/performance jusqu’à 65% et de réduire la consommation énergétique de 60% par rapport aux solutions x86 traditionnelles. D’ailleurs, les services internes de Google ont déjà commencé à adopter ces nouveaux processeurs. Andi Gutmans, Vice-Président de la division Bases de données chez Google, rapporte ainsi que le service Spanner a observé une amélioration des performances de requêtes allant jusqu’à 60% par cœur virtuel.
L’intégration du processeur Axion s’étend progressivement à l’ensemble des services Google Cloud, avec une prise en charge immédiate par Google Compute Engine, Google Kubernetes Engine, Batch et Dataproc. Le support pour d’autres services comme CloudSQL et AlloyDB est prévu prochainement.
Les nouvelles machines virtuelles « C4A » se déclinent en trois configurations adaptées à différents besoins :
* Standard (avec un rapport vCPU/Mémoire de 1 sur 4, soit 1 vCPU pour 4 Go de RAM, 2 vCPU pour 8 Go de RAM, etc.)
* High Memory (avec un rapport vCPU/Mémoire de 1 sur 8)
* High CPU (avec un rapport vCPU/Mémoire de 1 sur 2).
Sur le plan technique, elles offrent une bande passante pouvant atteindre 100 Gbps et prennent en charge le stockage Hyperdisk dernière génération avec des performances jusqu’à 350 000 IOPS.
Les instances C4A sont désormais disponibles dans plusieurs régions stratégiques, notamment en Iowa, Virginie, Belgique, Francfort et Singapour. Elles peuvent être déployées via différentes options tarifaires, incluant les machines virtuelles à la demande, les instances Spot et les engagements de consommation.