IBM propose aux développeurs et autres utilisateurs chevronnés de se familiariser avec l’informatique quantique proposée sous forme de services cloud.

L’ordinateur quantique sera-t-il l’IBM 360 du 21e siècle ? En 1964, IBM dévoile l’IBM 360, une nouvelle famille d’ordinateurs dits universels et qui allaient donner à Big Blue un avantage décisif sur le marché informatique pendant des décennies (Aujourd’hui, la part de vente de matériels représente moins de 10 % du CA total). Avantage qui s’est érodé avec le temps mais qui reste encore un élément important des bénéfices de l’entreprise lorsqu’on l’ensemble du catalogue de produits et services – matériels, logiciels et services – liés aux mainframes de la famille System z, autrement dit des descendants en ligne directe des fameux IBM 360.

IBM est un des rares fournisseurs à avoir une recherche active dans ce que l’on appelle l’informatique quantique. La semaine dernière a annoncé qu’elle proposait pour la première fois un accès à un ordinateur quantique via le cloud. Non pas pour des applications de production mais plutôt pour que les personnes concernées par le sujet puissent d’ores se familiariser avec cette informatique du futur très prometteuse.

A l’heure où la Loi de Moore semble avoir atteint ses limites, des solutions peuvent prendre le relais pour quelques temps (Performance : Le logiciel est l’avenir du matériel). Si l’on veut continuer à améliorer les performances des ordinateurs, il faudra trouver des solutions de rupture. L’informatique quantique en est une.

L’idée de l’informatique quantique remonte au début des années 80 lorsque le physicien Richard Feynman reformula la physique quantique et montra le chemin pour une application dans le domaine de l’informatique. Le simulateur proposé par IBM reproduit le fonctionnement d’un ordinateur quantique mais IBM effectue des recherches pour fabriquer un ordinateur de ce nouveau type. En 2014, Google avait déjà proposé un simulateur sous l’appellation Quantum Computing Playground.

Si le bit est l’unité de base des ordinateurs traditionnels, le qubit est celui des ordinateurs quantiques. Là où un bit doit obligatoirement prendre la valeur 0 ou 1, le qubit peut prendre les valeurs 0 et 1 en même temps. C’est ce que l’on appelle le principe – plutôt déroutant – de superposition[1] auquel il faut ajouter l’autre principe d’intrication quantique[2].  Par extension, deux qubits peuvent donc supporter quatre valeurs simultanément. Et ainsi de suite de telle sorte que si l’on ajoute des qubits, on atteint des performances largement plus élevées que celles des plus puissants ordinateurs existants. Pour cette expérimentation, IBM propose un ordinateur à 5 qubits. A ce jour, IBM n’a donné aucune roadmap pour ces développements d’informatique quantique. Sachant qu’un ordinateur entre 50 et 100 qubits offrirait un niveau de performance largement à ce qui existe aujourd’hui.

L’actuel champion est l’ordinateur chinois MilkyWay (La Voie Lactée) qui est crédité d’un niveau de performances de 33 PFlops d’après le classement du Top500 qui liste les supercalculateurs les plus puissants de la planète. Soit 500 000 fois plus puissant que le numéro Un de l’année 1993, le supercalculateur basé au laboratoire de Los Alamos du fabricant Thinking Machine. Si elle est très prometteuse, l’informatique quantique pose quelques difficultés car les composants utilisant cette technologie sont très sensibles aux radiations électromagnétiques et à la chaleur.

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Les recherches sont réalisées  au centre de recherche T. J. Watson Research Center situé au Nord de New York.  Les équipes de laboratoire qui a à son actif de nombreuses innovations en collaboration avec les experts logiciels ont développé une interface permettant aux utilisateurs de se connecter facilement, via le cloud, à l’ordinateur quantique. Ce centre de recherche travaille sur des dizaines de projets très divers et emploie des centaines de docteurs en physique, chimie, génie électrique… Même si IBM a perdu de sa superbe, peu d’entreprises peuvent se targuer d’un tel historique en matière de recherche fondamentale avec un budget en 2015 supérieur à 5 milliards de dollars.

 


Les innovations développées par IBM et autres programmes

  • Le mainframe
  • Le PC
  • Le disque magnétique
  • La disquette
  • Les cartes perforées (que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître !)
  • Le système de réservation SABRE
  • Le code à barre
  • Le programme Apollo qui a permis aux hommes de marcher sur la Lune
  • La bande magnétique sur les cartes de crédit
  • L’outil LASIK pour les opérations des yeux à rayon laser
  • Le réseau Wi-Fi

 

 

[1] En mécanique quantique, selon le principe de superposition, un même état quantique peut posséder plusieurs valeurs pour une certaine quantité observable (spin, position, quantité de mouvement etc.) (Source : Wikipedia).

[2] L’intrication quantique (ou enchevêtrement quantique) est un phénomène observé en mécanique quantique dans lequel l’état quantique de deux objets doit être décrit globalement, sans pouvoir séparer un objet de l’autre, bien qu’ils puissent être spatialement séparés. Lorsque des objets quantiques sont placés dans un état intriqué (ou état enchevêtré), il existe des corrélations entre les propriétés physiques observées de ces objets qui ne seraient pas présentes si ces propriétés étaient locales. En conséquence, même s’ils sont séparés par de grandes distances spatiales, deux objets intriqués O1 et O2 ne sont pas indépendants et il faut considérer {O1+O2} comme un système unique (source : Wikipedia).