Les métavers ont plus de mal à s’imposer dans le paysage que l’IA générative. Néanmoins, petit à petit, ils trouvent leurs cas d’usage en entreprise à défaut de réellement séduire le grand public. De quoi interpeler le Cigref qui vient de leur dédier l’un de ses rapports.

Le premier rapport du Cigref sur l’univers naissant des métavers, « Les métavers : démystification et chemins à parcourir »,  cherche à tracer un état de l’art de cette technologie aux multiples visages, à clarifier ses concepts pour les DSI et à évaluer à la fois les opportunités et les défis que ces nouveaux espaces virtuels représentent pour les entreprises.

Combinant réalité virtuelle, réalité augmentée, intelligence artificielle et blockchain pour créer des mondes virtuels immersifs et interactifs, les métavers voulaient réinventer Internet. C’est tout au moins ce que Mark Zuckerberg espérait en y investissant des milliards et en renommant son entreprise Facebook en Meta. La sauce n’a pas pris à la célérité espérée et rien ne prouve qu’elle prendra un jour au point de fondamentalement transformer Internet. Peut-être parce que, justement, ces véritables cas d’usage sont ailleurs, non pas dans les toiles de l’Internet mais dans les murs des entreprises. Car ces environnements numériques peuvent littéralement transformer certains business, métamorphoser certains processus de conception, de formation, de maintenance mais aussi bouleverser les méthodes de travail et les interactions dans un monde du travail hybride. « Les métavers pourraient, à court terme, transformer divers secteurs tels que l’immobilier, la mode, l’éducation et la formation, en offrant des expériences immersives et collaboratives » expliquent notamment les rapporteurs.

Pour le Cigref, les métavers ont indéniablement un grand potentiel en entreprise et ce rapport cherche justement à aider DSI et chefs d’entreprise à en comprendre les tenants et aboutissants et leur potentiel pour rendre leur organisation plus compétitive. Il met en avant les diverses applications possibles, allant de l’éducation et la formation à la vente au détail et au divertissement. Et dévoile les bonnes pratiques pour opérationnaliser l’usage des métavers. Il déchiffre ainsi quelques approches stratégiques pour intégrer les métavers dans les activités commerciales, en tenant compte des aspects technologiques, éthiques et réglementaires.

Éthique et sécurité… Deux thèmes très présents tout au long de ce rapport qui accorde d’ailleurs une partie aux impacts sociaux des métavers et à leur perception au sein de la société. Les rapporteurs ne cachent pas les questions liées à l’empreinte environnementale, à la protection de la vie privée, et à l’acceptabilité sociale soulevées par ces métavers alors que de nouveaux outils comme le Meta Quest 3 et l’Apple Vision Pro ouvrent de nouvelles perspectives. Le rapport accorde ainsi une place importante à la désirabilité des métavers ainsi qu’aux problématiques induites par un floutage des frontières entre monde physique et numérique engendré par ces technologies et leurs implications sur les relations humaines.

Le Cigref propose également un cadre général pour aider les entreprises à évaluer leur compréhension et leur préparation au métavers avec d’utiles recommandations sur la gestion des risques, le développement des compétences et l’innovation. Très loin de vouloir décrier le potentiel des métavers, le rapport cherche à l’inverse à encourager les organisations à collaborer avec des partenaires technologiques et à participer activement à cet écosystème émergent pour façonner un avenir numérique inclusif et durable. Tout en alertant sur les risques d’une technologie qui peut évoluer rapidement et que des innovations comme l’IA générative ou les techniques d’affichage 3D peuvent venir totalement bouleverser.

Un guide précieux pour DSI et autres décideurs cherchant à naviguer dans l’univers émergent des métavers et des jumeaux numériques.

 

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